NÉGOCIATIONS - A partir de ce jeudi, l'Etat et les partenaires sociaux se mettent autour de la table pour trouver comment assurer l'équilibre du système de retraite d'ici 2027. La préoccupation des syndicats est de parvenir à une solution de remplacement de l'âge pivot.
Ils ont trois mois pour se mettre d'accord. Trois mois pour mettre définitivement hors jeu l'âge pivot, qui cristallise toutes les revendications des syndicats depuis début décembre. Etat et partenaires sociaux vont donc discuter pendant plusieurs semaines pour trouver un accord, sur une idée originale de la CFDT, dont le secrétaire général Laurent Berger avait proposé la tenue d'une "conférence de financement" début janvier.
Qui autour de la table ?
Les négociations se feront entre l'Etat et les partenaires sociaux. Ce jeudi à partir de 15 heures, le Premier ministre Édouard Philippe "installera" solennellement cette instance, accompagné de trois membres de son gouvernement - Agnès Buzyn (Solidarités), Laurent Pietraszewski (Retraites) et Olivier Dussopt (Fonction publique) - puis s'exprimera à l'issue de cette rencontre. Ce premier rendez-vous aura surtout pour but d'établir un calendrier et une méthode de travail.
Quel calendrier ?
Un accord devra être trouvé fin avril. La CFDT, à l'origine de la conférence, souhaitait qu'elle soit bouclée cet été, mais le gouvernement a imposé qu'un compromis soit acté dans les trois mois.
Sur quoi doivent-ils se mettre d’accord ?
L'objectif est indiqué dans le projet de loi présenté la semaine dernière en Conseil des ministres : "atteindre l'équilibre financier de l'ensemble des régimes de retraite de base en 2027".
Quel que soit le résultat de cette "conférence", il est déjà prévu que le gouvernement prenne, dans les trois mois suivant le vote de la loi, une ordonnance "pour rétablir cet équilibre". A cette fin, le texte autorise l'exécutif à modifier certains "paramètres": âge légal de départ, conditions pour une pension à taux plein (âge, durée de cotisation, décote et surcote), ressources supplémentaires pour l'assurance vieillesse et utilisation du Fonds de réserve des retraites.
Quelles positions sont défendues ?
Le gouvernement, pour qui l'instauration d'un âge pivot est la meilleure solution pour parvenir à l'équilibre, a déjà prévenu qu'il ne toucherait pas "au pouvoir d'achat des retraités" ni à l'augmentation du "coût du travail" via une hausse des cotisations.
Le Medef est sur la même ligne que l'exécutif. Son président Geoffroy Roux de Bézieux estime que "l'essentiel des économies sera apporté par une mesure d'âge". "Si on n'arrive pas à un accord dans trois mois, nous comptons bien sur le gouvernement pour mettre en place cette mesure d'âge", a-t-il prévenu mercredi lors d'une audition à l'Assemblée nationale.
Le président de la CPME, François Asselin, propose dans Les Échos d'"amortir le choc du malus lié à cet âge d'équilibre", en stockant RTT, heures supplémentaires et congés payés non pris qui seraient "convertis en points" au moment de liquider ses droits à la retraite pour "partir plus tôt".
Pour la CFDT, "il faut d'abord qu'on réponde aux exigences de justice sociale, c'est une condition sine qua non pour avancer", a affirmé son secrétaire général Laurent Berger mercredi. "Nous discuterons après avoir eu des assurances en terme de pénibilité, retraite progressive, minimum contributif et transitions pour les agents publics", a-t-il précisé.
Du côté des opposants à la réforme, Force ouvrière demande que la question du coût du travail soit rouverte. "Nous avons une proposition très simple (...): 1% d'augmentation des cotisations permet d'atteindre l'équilibre à horizon 2030", a exposé son secrétaire général Yves Veyrier jeudi sur RTL. "Nous sommes prêts à mettre sur la table les 140 milliards d'aides publiques aux entreprises et (qu')on regarde comment on redistribue ça pour faire de la cotisation et de la ressource pour les systèmes de retraite", a-t-il développé.
La CGT, qui réclame toujours le retrait de la réforme, a indiqué qu'elle participerait à la conférence, pour expliquer comment améliorer le système actuel. Le syndicat de Philippe Martinez prône "une hausse des salaires" et "plus de cotisations" pour l'organisation actuelle des retraites.
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