Dans une lettre le 3 avril dernier, le président de la République a condamné l’incendie qui avait visé le maire de Saint-Brevin.Menacé par l’extrême-droite pour un projet de centre d’accueil de migrants, Yannick Morez a remis sa démission mardi 9 mai.
Son départ émeut une grande partie de la classe politique et ravive les craintes de violences envers les élus. Annonçant sa démission en tant que maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), Yannick Morez a mis l’accent sur le "manque de soutien de l’État" dans son cas particulier. Il est d’ailleurs reproché au gouvernement d’avoir réagi tard, seulement après l’annonce. Elisabeth Borne a notamment proposé à l'édile de le recevoir dans les prochains jours.
Un incendie condamné par Emmanuel Macron
En réalité, Emmanuel Macron a eu l’occasion d’écrire au maire de Saint-Brevin, onze jours après l’incendie dont il a été victime. Dans un courrier rédigé le 3 avril et consulté par Le Parisien, le chef de l’État écrit : "Je mesure pleinement le rôle crucial qui est le vôtre, écrit-il. Engagé au quotidien en tant qu’élu local, vous êtes au contact de nos concitoyens et la première incarnation de notre système démocratique à leurs yeux. Mettant à leur service toute votre énergie, vous constituez un acteur du changement, sur le terrain. Je veux donc saluer cet engagement qui fait honneur à notre pays".
Le président revient ensuite sur l’incendie criminel, survenu le 22 mars chez Yannick Morez et qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête : "Si la colère et la détresse, qui trouvent parfois à s’exprimer chez certains administrés, doivent être entendues, rien ne saurait justifier le recours à la violence physique comme verbale. Aussi, je condamne le plus fermement les faits dont vous avez été victime". Cet incendie pourrait être lié à la forte opposition locale, organisée par l'extrême-droite, au projet de déplacer près d'une école le Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada).
Le maire est depuis la cible d'insultes et de menaces virulentes de la part de l'extrême-droite, sans que l'État, qui porte le projet, ne soit intervenu. Dans cette lettre, le président de la République ne fait ni mention du projet de déplacement du Cada, ni des menaces exercées à l’encontre de Yannick Morez. Ce dernier a ainsi décidé de quitter son siège de maire, mais aussi de quitter la ville, où il exerçait comme médecin depuis 32 ans.
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