Saisie de fonds publics : le Rassemblement national peut-il vraiment "mourir à la fin du mois d'août" ?

par Youen TANGUY
Publié le 9 juillet 2018 à 18h14
Saisie de fonds publics : le Rassemblement national peut-il vraiment "mourir à la fin du mois d'août" ?

DÉCRYPTAGE - Marine Le Pen s'est insurgée lundi contre la saisie de 2 millions d'euros d'aide au Rassemblement national (RN), un "coup d'Etat" des juges qui mettrait le parti en "danger de mort". Mais le RN peut-il vraiment disparaître ? On a posé la question à son trésorier Wallerand de Saint-Just.

"Coup d'Etat" des juges, "peine de mort" contre le RN, "persécution", "dérive dictatoriale": Marine Le Pen n'a pas de mots assez durs pour dénoncer la saisie par la justice de 2 millions d'euros de subventions publiques au Rassemblement national. Une confiscation qui intervient dans le cadre de l'affaire des emplois présumés fictifs d'assistants d'eurodéputés FN au Parlement européen entre 2009 et 2017.

Lors d'une conférence de presse ce lundi matin, la présidente du parti a assuré que le Rassemblement national (RN) sera mort à la fin du mois d'août si rien n'est fait. Un constat trop alarmiste ? Non, selon le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just. "Aujourd'hui, le 9 juillet 2018, je sais que je ne peux pas payer les salaires du mois de juillet et encore moins ceux du mois d’août", dit-t-il à LCI. Le Rassemblement national dépense chaque mois 250.000 euros pour payer les salaires et les diverses charges.

Le parti a aussi lancé un appel aux dons, et avait recueilli lundi environ 50.000 euros, sur les 350.000 dont il a besoin pour se financer d'ici à fin août, hors loyer. "C’est à la mesure de l’indignation des Français", estime Wallerand de Saint-Just.

Le Rassemblement national ne doit pas être privé brutalement d’une partie de ces recettes
Wallerand de Saint-Just

Le RN a fait appel auprès de la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris, dont Marine Le Pen espère une décision "en urgence". Joint par LCI, Me Babonneau, avocat pénaliste au barreau de Paris, assure que les délais pour obtenir une audience à la chambre d'instruction sont "très longs : de six mois à un an, voire un an et demi". Et d'ajouter : "Si cette affaire était jugée  dans des délais plus brefs, ce serait dérogatoire par rapport à la pratique".

Et de conclure, amer : "On a des dettes, certes, mais le Rassemblement national est assuré d’avoir sur les 5 ans de la mandature législative entre 35 à 40 millions d’euros de recettes (dons, reversements, aides…). On peut fonctionner et s’en sortir. Mais le parti ne doit pas être privé brutalement d’une partie de ses recettes".s banques, mais nous c’est niet tout le temps. On ne nous prête pas un centime."

Et de conclure, amer : "On a des dettes, certes, mais le Rassemblement national est assuré d’avoir sur les 5 ans de la mandature législative entre 35 à 40 millions d’euros de recettes (dons, reversements, aides…). On peut fonctionner et s’en sortir. Mais le parti ne doit pas être privé brutalement d’une partie de ces recettes".


Youen TANGUY

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