REFORME - Le chef de l'Etat s'est rendu mercredi au 42e congrès de la Mutualité française pour tracer les contours de sa politique sociale. Emmanuel Macron, attendu au tournant par l'opposition sur ce thème, a suscité de nombreuses réactions après ses propos, partagés la veille par ses équipes, sur le "pognon de dingue" dépensé en faveur des minima sociaux.
L'heure de la clarification pour Emmanuel Macron. Alors qu'une séquence partagée par son équipe sur "le pognon de dingue" dépensé pour les minima sociaux alimentait la polémique sur sa conception des aides sociales, le chef de l'Etat s'est rendu au 42e congrès de la Mutualité française pour tracer les contours des réformes qu'il veut engager pour réformer le système de protection sociale.
"J'assume pleinement un discours de vérité", a lancé Emmanuel Macron aux mutualistes présents dans la salle. "Les réponses d'hier ont conduit à dépenser toujours un peu plus pour répondre toujours un peu moins aux attentes des Français", a estimé le chef de l'Etat, qui a décliné son leitmotiv, "prévention" et "responsabilisation", autour des trois thèmes que sont la santé, l'âge et l'exclusion. Avec quelques annonces, ou confirmations, à la clé.
La création du 5e risque "dépendance"
Le chef de l'Etat a confirmé sa volonté de créer un "5e risque" dans le système actuel de Sécurité sociale, destiné à permettre la prise en charge de la dépendance, compte tenu du vieillissement de la population. A ce titre, "l'année 2019 sera consacrée à une loi qui sera votée avant la fin de cette année", a précisé Emmanuel Macron, tout en avertissant que cette réforme "ne se fera pas du jour au lendemain". "Nous avons besoin de mobiliser l'ensemble des acteurs" sur le sujet, a estimé le président de la République, qui souhaite, à travers la reconnaissance de ce 5e risque, faire notamment reconnaître "la solidarité familiale" ainsi que le rôle de l'accompagnement social des personnes âgées. Il a repris des estimations déjà données, qui chiffrent la réforme 9 ou 10 milliards d'euros.
Par la même occasion, Emmanuel Macron a confirmé le maintien du système de retraites par répartition avec solidarité intergénérationnelle, rappelant son souhait, en revanche, d'en finir avec les 43 régimes spéciaux.
Renforcement du dépistage et reste à charge
Sur le plan de la santé, Emmanuel Macron a officialisé la mise en place, à partir de 2021, du "reste à charge zéro" pour les prothèses dentaires et auditives, ainsi que l'optique. Une transformation "présentée sous son aspect financier", "mais c'est une conquête sociale essentielle, un investissement que j'assume", a insisté le chef de l'Etat à propos de cette mesure qui figurait parmi ses engagements de campagne.
En outre, Emmanuel Macron a annoncé mercredi un renforcement de la prévention pour les plus jeunes, avec des dépistages visuels et auditifs automatiques dès l'âge de 3 ans, puis pour les jeunes de 24 ans. "Intervenir plus tôt, plus vite et plus massivement, c'est la meilleure façon de lutter contre les inégalités", a-t-il plaidé.
Les aides sociales sous contrôle
Sur le volet de l'exclusion, Emmanuel Macron a précisé en des termes plus diplomatiques ce qu'il expliquait dans la séquence vidéo qui a fait tant réagir sur les réseaux. Le chef de l'Etat a assuré vouloir "assumer la solidarité collective" pour les personnes en grande dépendance, ces dépenses devant "accompagner ceux qui n'arrivent ou ne peuvent pas revenir au travail". "Nos engagements monétaires seront maintenus et complétés par de l'accompagnement", a-t-il indiqué, évoquant ceux qui, parmi "les plus fragiles", "ne vont pas chercher les aides" auxquelles ils ont droit.
S'agissant de ceux qui "peuvent revenir au travail", en revanche, le chef de l'Etat a assorti le versement des aides à "une responsabilisation, un contrôle, un suivi", car, estime-t-il, "il y a des gens qui se sont installés dans une forme d'exclusion où ils ont construit leur existence". Pour ces bénéficiaires d'aides sociales, il sera question d'aller "vers quelques heures de travail", a-t-il indiqué, faisant référence à l'action de la fondation Abbé Pierre en matière de réinsertion professionnelle.
"Le coeur de notre réponse", a conclu Emmanuel Macron, "est de mieux prévenir". "Il ne s'agit pas d'aider à vivre dans la maladie et la pauvreté, mais à sortir de la maladie et de la pauvreté." Avec un mantra : ne pas dépenser plus d'argent, mais le dépenser avec plus d'efficacité.
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