Législatives : la secrétaire d'État Justine Benin éliminée en Guadeloupe

M.L (avec AFP)
Publié le 19 juin 2022 à 10h25, mis à jour le 19 juin 2022 à 10h31

Source : TF1 Info

La députée sortante a été battue par Christian Baptiste, candidat investi par la Nupes, qui a obtenu 58,65% des voix.
Elle jouait son poste au gouvernement et devrait donc quitter ses fonctions de Secrétaire d'État à la Mer.
L'abstention a atteint des sommets sur l'île, avec moins de 28,23% de participation.

Le pari est manqué : la députée sortante et membre du gouvernement Justine Benin a été battue au second tour des élections législatives en Guadeloupe. Selon la règle édictée par l'Élysée, ce revers devrait lui coûter son poste de secrétaire d'État à la Mer, quelques semaines seulement après sa nomination. L'île a plébiscité des candidats de l'alliance de gauche, puisque trois députés élus sur quatre étaient soutenus par la Nupes. Quant à l'abstention, elle s'est de nouveau avérée très forte avec moins de 28,23% de participation, contre 30,65% en 2017.

Dans la deuxième circonscription, c'est Christian Baptiste, l'actuel maire de Saint-Anne, membre du parti local Parti progressiste démocratique guadeloupéen et investi par l'union de gauche, qui a devancé Justine Benin avec 58,65% des suffrages, contre 41,35% pour la députée sortante. Au premier tour, c'est pourtant la secrétaire d'État à la Mer qui avait pris la tête du classement, avec 31,31% des voix contre 26,78% pour son adversaire. 

Fixée "d'ici lundi" sur son avenir dans le gouvernement

L'exécutif avait rappelé en amont du vote qu'en cas d'échec aux législatives, le ministre candidat devrait quitter le gouvernement, conformément à une règle non écrite mais déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron. Interrogée après son échec par la radio RCI sur son avenir au sein du gouvernement, Justine Benin a indiqué samedi soir qu’"en l’état actuel des choses [elle n’avait] pas encore eu de réponse à cela" et devrait être fixée "d’ici lundi"

Sur la chaîne La 1ère, elle a par ailleurs remercié les électeurs et ses soutiens, reconnaissant que "le verdict populaire est là" et félicitant son adversaire. "Je lui dis que j'espère et je souhaite qu'il se mette au travail rapidement", a-t-elle lancé. D'après le site de la chaîne, la candidate défaite a refusé de se prononcer sur son avenir au sein du gouvernement, mais a assuré qu'elle continuerait d'œuvrer pour la Guadeloupe. Elle aurait aussi déploré la très forte abstention sur l'île, la grande gagnante de l'élection à ses yeux.

Christian Baptiste a déclaré de son côté dans les médias locaux que "l’intérêt de la Guadeloupe n’est pas de rester dans une politique verticale et brutale d’Emmanuel Macron".

Par ailleurs, dans la première circonscription, le député sortant Olivier Serva, ex-LaREM et soutenu par LFI pour le deuxième tour, non sans provoquer des remous au sein du parti, a été élu avec 74,04%. Parmi ses ambitions : créer "un groupe outre-mer à l'Assemblée nationale" et "défendre la réintégration des soignants suspendus". Et dans la quatrième circonscription, sans suspense, Elie Califer, soutenu par LFI, a été élu avec 100% des suffrages exprimés. Il était le seul candidat en lice après le désistement de son adversaire Marie-Luce Penchard.

Dans la troisième circonscription, le candidat du RN Rody Tolassy n'a pas réussi à décrocher un mandat de député alors que c'est dans l'archipel que Marine Le Pen avait remporté son meilleur score (près de 70%) lors du second tour de l'élection présidentielle. Le député sortant Max Mathiasin (SE), arrivé en deuxième position au premier tour, l'emporte donc finalement (52,12% des voix).


M.L (avec AFP)

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