Immigration, radicalisation, police du quotidien... ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

Publié le 18 octobre 2017 à 18h05
Immigration, radicalisation, police du quotidien... ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

POLITIQUE - Emmanuel Macron a détaillé ce mercredi sa politique de sécurité en recevant les responsables de la police et de la gendarmerie, ainsi que les préfets, sur fond de menace terroriste persistante et de grogne policière. Immigration, radicalisation, police de sécurité du quotidien... voici les grandes lignes du discours du chef de l'Etat.

Durant une heure et demi, le chef de l'Etat a détaillé sa politique de sécurité devant les 500 plus hauts responsables de la police, de la gendarmerie, de l'opération Sentinelle, des services du ministère de l'Intérieur ainsi que tous les préfets. Un rassemblement à l'Elysée qui n'avait été organisé qu'une seule fois, au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Voici les principaux points de son discours. 

Immigration

"Je souhaite que nous retrouvions l'efficacité d'une politique de reconduite à la frontière" et que "nous reconduisions de manière intraitable celles et ceux qui n'ont pas de titre". Mercredi après-midi, Emmanuel Macron a plaidé pour une politique d'expulsion des étrangers en situation irrégulière, tout en accueillant les réfugiés "de manière exigeante" et "conforme à nos valeurs".

"Nous accueillons mal, nous avons des procédures trop longues, nous intégrons approximativement et nous ne reconduisions plus", a affirmé le chef de l'Etat. Tout en reprenant la formule de l'ancien Premier ministre Michel Rocard pour qui "tout en prenant notre part, nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde".

Un plan national contre la radicalisation

Emmanuel Macron a annoncé pour décembre la réunion d'un comité interministériel qui devra "arrêter un nouveau plan national" contre la radicalisation, en dressant une "liste des territoires" qui feront l'objet d'une surveillance spécifique. "Des plans d'action seront établis par les préfets dans leur département" impliquant "de nombreux autres services de l'Etat" pour "prévenir les menaces et mettre en place des organisations pour identifier les comportements les plus à risques", en coopération "étroite avec les magistrats", a déclaré le chef de l'Etat. Il a indiqué qu'à sa demande, un travail de surveillance de ce type avait été mené à Trappes (Yvelines).   

"Nous devons nous attaquer à la racine du problème, a-t-il par ailleurs déclaré. Travailler en profondeur, en particulier dans les quartiers les plus vulnérables pour lutter contre la ghettoïsation de certains quartiers". Cette annonce intervient après la fermeture cet été du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire). Emmanuel Macron a aussi précisé que 13 attentats avaient été déjoués depuis le début de l'année.

Projet de loi antiterroriste

Face à la menace terroriste qui est la "priorité absolue", le président a confirmé aux représentants des forces de l'ordre que l'état d'urgence prendrait fin le 1er novembre. Avec la loi antiterroriste qui va s'y substituer, "nous vous donnons durablement les moyens d'être plus efficaces", leur a-t-il assuré. 

Il aussi a précisé qu'il ne prendrait "pas la décision de déférer cette loi", définitivement adoptée mercredi, "devant le Conseil constitutionnel", comme l'a suggéré l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve pour ce texte qui suscite des craintes d'atteintes aux libertés. "La qualité du travail a permis d'aboutir à une texte pleinement satisfaisant", a estimé le chef de l'Etat en rendant hommage au travail parlementaire.

Police de sécurité du quotidien

Emmanuel Macron a assuré mercredi que la police de sécurité du quotidien (PSQ) qu'il va mettre en place ne sera "le retour à la police de proximité", instaurée par Lionel Jospin puis supprimée par Nicolas Sarkozy. "La police de sécurité du quotidien vise à sortir de l’opposition stérile entre police de proximité et police d’intervention", a dit le chef de l'Etat. 

"Répondre à ces attentes, ce n’est pas remettre en place une police de proximité avec des postes de police statiques dans les quartiers, ce n’est pas comme on l’a pas parfois dénoncé, aller jouer au football avec les jeunes, c’est au contraire exercer votre métier de policiers qui représente une autorité, qui conforte et qui rassure mais qui rappelle aussi les règles de vie en société chaque fois que c’est nécessaire", a-t-il poursuivi faisant référence au  discours de Nicolas Sarkozy en 2003. Le ministre de l'Intérieur d'alors avait taclé la police de proximité dont le rôle n'était pas celui de "travailleurs sociaux" et "d'organiser un match de rugby pour les jeunes du quartier". 

 Emmanuel Macron a précisé que la concertation sur cette PSQ, qui entrera en vigueur début 2018, débuterait dès lundi. Elle sera expérimentée sur une quinzaine de sites. 

10.000 gendarmes et policiers supplémentaires

Emmanuel Macron a promis des moyens "humains, matériels et technologiques". Il a affirmé avoir "entendu le malaise" exprimé dans la police depuis l'attaque de Viry-Châtillon (Essonne) il y a un an au cours de laquelle deux policiers avaient été grièvement blessés. Il a en outre indiqué que 10 000 emplois supplémentaires de policiers et de gendarmes seront créés sur la durée de son quinquennat. 

Il a par ailleurs appelé la police et la gendarmerie à prendre "résolument le virage de la transformation numérique", notamment avec la possibilité de déposer plainte en ligne.


La rédaction de TF1info

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