EXPLICATIONS - Edouard Philippe a précisé ce dimanche la série de mesure annoncée en faveur des Gilets jaunes. Entre la hausse de la prime d'activité, un débat sur le RIC et un impôt sur les GAFA, voilà ce qu'il fallait retenir de l'entretien du Premier ministre accordé aux Echos.
Un entretien qui débute par un mea culpa. Et qui enchaîne avec une série d'engagements et d'objectifs. Dévoilées par le Premier ministre ce dimanche 16 décembre, dans une interview accordée au quotidien Les Echos, ces annonces viennent préciser celles faites par Emmanuel Macron la semaine dernière.
"Nous avons fait des erreurs. Nous n'avons pas assez écouté les Français", concède ainsi Edouard Philippe. "Je reste persuadé qu'ils veulent qu'on transforme ce pays. Je leur dis que leur impatience est la mienne." Alors, selon lui, il faut aller "plus vite sur le pouvoir d'achat" mais aussi "associer" les Français aux prises de décision. Une volonté qui passera notamment par une hausse de la prime d'activité, un débat sur le RIC (référendum d'initiative citoyenne), et un impôt sur les géants du numérique.
Hausse de la prime d'activité dès le 5 février
L'augmentation de 100 euros net du SMIC annoncée par le président de la République lundi 10 décembre passera en fait par une hausse de la prime d'activité afin "d’aller vite". Dès le 5 février, les salariés éligibles devraient donc recevoir cette prime, venant compléter leur salaire de janvier.
Mais, contrairement à ce que le gouvernement avait indiqué ces derniers jours, tous les smicards ne seront pas éligibles, puisque la prime d'activité prend en compte l’ensemble des revenus du foyer et le nombre d’enfants. Une décision que le Premier ministre justifie dans le quotidien expliquant que, aussi étonnant que cela puisse paraître, "1,2 million de salariés au Smic se trouvent dans les 30% des foyers Français les plus aisés".
C'est pourquoi seuls 27% des salariés touchant le salaire minimum en bénéficient aujourd’hui. Un chiffre qui devrait cependant être revu à la hausse pour "accroître le pouvoir d’achat des foyers de la classe moyenne". Le nombre de personnes éligibles devraient donc passer de 3,8 millions actuels à 5 millions. "Tous les salariés célibataires sans enfant auront 100 euros de plus jusqu’à 1560 euros net de revenus", a ainsi détaillé le Premier ministre. Une hausse que connaîtront aussi les parents seuls gagnant moins de 2000 euros par mois.
À terme, le Premier ministre a aussi fait savoir qu'il désirait rendre cette prime "plus lisible et automatique". Car pour en profiter aujourd’hui, il faut la demander à la caisse d’allocations familiales.
Un débat sur le référendum d'initiative citoyenne
Le Premier ministre s'est engagé : un débat autour du RIC, ou référendum d'initiative citoyenne, aura lieu. Une réponse à ce qui est désormais devenu le cheval de bataille de la lutte des Gilets jaunes. "Je ne vois pas comment on peut être contre son principe", concède ainsi Edouard Philippe dans les pages du journal économique. Ce qu'il décrit comme un "bon instrument dans une démocratie", sera donc l’un des sujets évoqués lors de la consultation nationale, qui devait débuter dès samedi dernier mais dont les modalités devraient être connues en fin de semaine. Le vote blanc devrait aussi être au centre des discussions afin de trouver des solutions au mal être démocratique.
Le déficit dépassera la barre des 3%
Au total, toutes ces mesures annoncées par Emmanuel Macron et précisées ce dimanche soir, parmi lesquelles figurent aussi les heures supplémentaires défiscalisées ou l'exemption de hausse de CSG pour les retraités gagnant moins de 2000 euros, devraient coûter environ "10 milliards d'euros".
Un prix qui impactera donc le déficit. Ainsi, alors qu'il était annoncé à 2,8% pour 2019, il devrait se creuser et dépasser la barre des 3%. Une augmentation "assumée" du côté de l'exécutif, qui espère le contenir à 3,2%" grâce à une "série de mesures, sur les entreprises et sur les dépenses", avoisinant les 4 milliards d’euros.
Un "effort" demandé aux plus grandes entreprises
Pour financer ces diverses annonces, le gouvernement a décidé de demander un "effort" aux plus grandes entreprises. D'une part, les sociétés atteignant plus de 250 millions de chiffre d’affaires seront mises à contribution. Ainsi, alors que l’État s’était engagé à faire baisser le taux de l’impôt sur les sociétés de 2% pour 2019, seules les plus petites entreprises seront concernées. Les autres devront attendre l’an prochain. Un gain estimé à 1,8 milliard d’euros.
De l'autre, les géants du web seront également mis à contribution. Edouard Philippe a ainsi annoncé vouloir taxer les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), et ce dès 2019. Une mesure, promise par Bruno Le Maire, pour lutter contre une "injustice" fiscale, qui devrait permettre de générer 500 millions d’euros de recettes.
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