CONVICTIONS – Le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a participé en 2017 à la primaire de la gauche. Quelles propositions formulait-il alors en matière d’écologie ? Retour en arrière.
L’engagement écologique de François de Rugy n’est pas nouveau. Longtemps membre des Verts puis d’Europe Ecologie-Les Verts, il claque la porte de son parti à l’été 2015 sur fond de désaccord stratégique. Partisan d’une "écologie réformatrice", il dénonce alors la "dérive gauchiste" de ses camarades qui refusent de gouverner avec le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls. Il crée ensuite son propre parti, baptisé "Ecologistes !", et a en ligne de mire la présidentielle de 2017.
Fin 2016, compte-tenu de sa faible notoriété, il revoit ses ambitions à la baisse et décide de participer à la primaire citoyenne de la gauche, qui a lieu en janvier 2017 -il finira 5e, sur 7 candidats, avec 3,88%. Il élabore dans cette optique un programme afin de "métamorphoser la France pour répondre aux défis de l’écologie".
Il y défendait la sortie progressive du nucléaire et fixait un objectif de production d’électricité 100% renouvelable d’ici 2050. Pour cela, il disait vouloir "aller plus loin" que la loi de transition énergétique votée sous François Hollande, qui fixait un plafond de 50% d’énergie nucléaire en 2025 dans le mix français. Sauf que cet objectif a depuis été revu à la baisse. Comme Nicolas Hulot avant sa démission, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire va donc devoir ranger ses convictions anti-nucléaire et s’accommoder de la modeste réduction actée par l'actuel gouvernement.
François de Rugy suggérait par ailleurs la création d’une "société de financement de la transition écologique". Pilotée par la Caisse des Dépôts et des acteurs privés, celle-ci devait permettre de programmer jusqu’à 100 milliards d’euros de travaux, en particulier ceux de rénovation énergétique en vue de faire baisser la consommation d’énergie des logements d’environ 25%.
Il souhaitait également lancer un "grand plan national de végétalisation des métropoles". Il prévoyait ainsi de fixer "une surface minimale d’espaces verts (parcs, jardins, squares, chemins, mais aussi toitures et murs végétalisés) par habitant" que toutes les grandes villes auraient dû respecter. Des pénalités financières étaient envisagées en cas de non-respect.
"Négliger l’écologie, ce serait affaiblir la France"
Dans son projet, l’ancien député EELV plaidait aussi pour la création d’une commission (associant des membres de la Cour des comptes, des membres de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale et du Sénat et des ONG environnementales) dont la mission aurait été de supprimer toutes les niches fiscales anti-écologistes. Enfin, François de Rugy souhaitait nommer "un défenseur des droits des animaux chargé de la condition animale". Celui-ci aurait notamment eu "le pouvoir de demander des mesures de fermeture administrative immédiate d’abattoirs dans lesquels auraient été constatées des formes récurrentes de maltraitance".
Les idées du candidat de Rugy qui n'ont pas encore retoquées par l'actuel gouvernement alimenteront-elle la feuille de route du désormais ministre de la Transition écologique et solidaire ? Nous le saurons bientôt. En attendant, il écrivait dans son programme : "Négliger l’écologie, en faire une dimension accessoire du débat politique, ce serait se priver d’une source formidable de mobilisations collectives, ce serait affaiblir la France". Une crainte pas si éloignée de la justification faite par Nicolas Hulot pour expliquer sa démission. Quand l’intransigeance des uns fait le bonheur des autres…
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