DÉCLARATION - Le leader de La France insoumise a annoncé dimanche soir, au 20H de TF1, son intention de "proposer" sa candidature à l'élection présidentielle de 2022 qu'il conditionne à l'obtention de 150.000 parrainages populaires. Malgré la crise sanitaire, économique et sociale, le député s'engage dans une âpre campagne au long cours.
Malgré la crise sanitaire et économique, il a tenu son agenda. Jean-Luc Mélenchon a officialisé, dimanche au JT de 20H de TF1, sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Le député des Bouches-du-Rhône, leader de La France insoumise, sera donc candidat pour la troisième fois, après les scrutins de 2012 et de 2017 : "Quand tout va mal et que cela semble être nuit noir pour des gens qui ne trouvent pas leur compte dans la brutalité de cette société, il faut allumer une lumière au bout du tunnel, on peut faire autrement. Mon intention est d'aider à déconfiner les esprits. (...) Oui, je suis prêt et je propose ma candidature, mais je demande une investiture populaire. Par conséquent, je serais candidat définitivement si, et seulement si, j'ai récupéré 150.000 signatures de parrainage. À ce moment-là, je me sentirais investi par le peuple." Et le leader de la France insoumise, qui se veut en "pôle de stabilité" et compte sur une plateforme internet pour recueillir ces parrainages populaires, d'avancer un programme basé sur "l'harmonie entre les êtres humains et avec la nature".
Avancer malgré la crise
Jean-Luc Mélenchon avait indiqué, lors des journées d'été de son mouvement, le 23 août, qu'il trancherait à l'automne. "Je pendrai ma décision au mois d'octobre. Je consulterai chacun de mes amis", avait-il précisé, déjà sur TF1. Le tribun avait refusé de se déclarer plus tôt, estimant alors qu'il y aurait "une indécence à se chercher un candidat pour 2022 pendant que des gens craignent pour leur boulot".
Le leader de la France insoumise voulait éviter de se lancer en pleine tourmente économique et sociale, mais la poursuite de la pandémie pour une durée imprévisible en a décidé autrement. "J'ai l'impression que ce ne sera jamais le bon moment", avait-il déploré la semaine dernière lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. "On fera les choses dans le calendrier qu'on a prévu. Il y a des difficultés, mais il y en aura toujours."
Invité vendredi de LCI, le député LFI Alexis Corbière avait précisé qu'une décision serait probablement prise ce week-end. "Nous avons créé toute une série de concertations internes, dont une ce samedi", avait-il indiqué. "À la sortie de cette réunion, sans aucun doute une décision sera prise." Pour ce fidèle de Jean-Luc Mélenchon, la crise actuelle, ainsi que le contexte de "l'abstention de masse" et l'impossibilité pour LFI d'organiser de grands meetings de campagne justifient "d'imaginer une campagne qui prend plus de temps".
Mélenchon réaffirme son leadership
En août, Jean-Luc Mélenchon avait indiqué qu'il mettrait à profit cette période de réflexion pour écouter les positions au sein de LFI. "Je consulterai chacun de mes amis", avait-il promis. "Si quelqu'un peut aspirer à la continuité de nos idées, qu'on en parle librement", avait-il ajouté, répondant à la question d'une éventuelle relève politique en 2022.
De fait, une telle relève semble désormais écartée en interne pour l'élection présidentielle. L'une des figures de ce possible passage de témoin, le député Adrien Quatennens, a écarté à plusieurs reprises l'hypothèse d'une succession politique, jusqu'à se dire, le 1er novembre sur Europe 1, "intimement convaincu que Jean-Luc Mélenchon est le bon profil pour cette élection".
Des figures plus indépendantes du groupe LFI comme Clémentine Autain, l'une des rares à avoir critiqué ouvertement Jean-Luc Mélenchon, ou François Ruffin, n'ont pas contesté jusqu'ici la légitimité du leader Insoumis. Ruffin avait bien esquissé la possibilité au printemps dernier. "Si jamais c'est moi qui dois ramasser le drapeau, j'irai ramasser le drapeau", avait-il avancé. "Le drapeau est fermement maintenu", avait vite rétorqué Jean-Luc Mélenchon.
Jean-Luc Mélenchon lance toutefois sa candidature dans un contexte assez tendu en interne. Les résultats très mitigés aux élections intermédiaires depuis 2017, les va-et-vient du leader Insoumis sur la question de "l'islamophobie", les divisions persistantes sur la stratégie d'union de la gauche en vue de la présidentielle, avec l'émergence possible d'un autre leader de poids, risquent de peser dans cette campagne.
Sans oublier, bien sûr, cette interminable crise sanitaire qui continue de préempter le débat public, au point de rendre tout le reste inaudible.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Sujets de sociétéLes Français face à la vie (très) chère
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens