(DES)UNION - La CGT a annoncé mercredi qu'elle défilera le 26 mai aux côtés de la France insoumise, du PCF, du NPA et d'autres formations associatives, politiques et syndicales, lors d'une "marée populaire" contre la politique du gouvernement. Une manifestation inédite qui ne va pas sans quelques couacs dans son organisation.
Dans l'histoire récente, rarement autant de formations se sont entendues pour défiler ensemble. C'est le cas d'environ 80 formations politiques de gauches, d'associations et de syndicats, qui manifesteront le samedi 26 mai lors d'une "marée populaire" contre la politique gouvernementale. "Il s'agit de rassembler la jeunesse, les retraités, les salariés en emploi et hors de l'emploi, les précaires ainsi que toutes celles et ceux qui, solidaires des luttes en cours, ne sont pas encore engagés dans l'action", a expliqué la CGT, qui a annoncé mercredi 16 mai qu'elle rejoint le mouvement.
Qui sera présent ?
Le syndicat défilera ainsi aux côtés de plusieurs formations politiques de gauche : la France insoumise (FI), le Parti communiste (PCF), le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), mais aussi Génération-s, le mouvement de Benoît Hamon, Ensemble, le mouvement de Clémentine Autain, ou la Gauche démocratique et sociale de Gérard Filoche.
Des associations seront également présentes, comme Attac, les Effronté.es, Femmes Égalité, la Fondation Copernic ou Droit au logement. D'autres syndicats ont aussi assuré qu'ils participeraient. C'est le cas de Solidaires, du Syndicat de la magistrature, du Snesup-FSU (enseignement supérieur) ou du syndicat étudiant Unef.
La manifestation comptera dans ses rangs Lutte ouvrière. Son ancienne candidate à la présidentielle Nathalie Arthaud a appelé vendredi 18 mai à "participer à ces manifestations", tout en critiquant le caractère "réformiste" des partis qui participeront à la manifestation. Parmi leurs incarnations, Jean-Luc Mélenchon, accusé de tenir "des discours radicaux, mais vides" et de se contenter de vouloir "adoucir le capitalisme", comme le rapporte Le Monde.
Et le Parti socialiste ? Son Premier secrétaire Olivier Faure ne s'est pas encore décidé. "Quand on saura exactement sur quoi on manifeste, je me prononcerai", a-t-il indiqué mercredi.
Pourquoi la CGT participe
Même si des syndicalistes de la CGT participent régulièrement à des manifestations aux côtés de politiques, il n'est pas dans les habitudes du syndicat de se joindre de manière unitaire à un cortège de ce genre. À l'automne 2017, le leader de la CGT Philippe Martinez avait ainsi refusé de participer à une manifestation organisée par Jean-Luc Mélenchon, arguant du fait que "lorsque on est un mouvement politique, les objectifs sont différents de lorsqu'on est un syndicat". Même son de cloche le 5 mai, lors de la "Fête à Macron" organisée par le député FI François Ruffin.
Cette fois, la CGT a décidé de participer après avoir mené une consultation interne, à l'issue de laquelle 78 organisations CGT ont voté pour, 6 contre et 6 se sont abstenues, , selon une source interne à l'AFP. Le syndicat, qui a coupé tout lien avec le PCF dans les années 1990 et ne défile habituellement pas les samedis, dit avoir pris sa décision "compte tenu de l'urgence sociale" et ajoute qu'il reste "fidèle à ses principes d'indépendance".
Un argument qui n'atteint pas la CFDT et FO, qui ont indiqué qu'ils manifesteront pas. "Je ne ferai pas ce chemin en arrière de l'indépendance du syndicalisme qui a été fait depuis 20-30 ans. C'est mortifère pour le syndicalisme", estime Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Quant à Pascal Pavageau, le nouveau numéro 1 de FO, il considère que "c'est une manifestation d'ordre politique, nous n'avons pas à nous en mêler et nous ne nous en mêlerons pas".
Le cas Mélenchon
Si la CGT rejoint la "marée populaire" du 26 mai, c'est parce qu'elle n'est pas l'apanage d'un seul parti. Les formations à l'origine de la manifestation s'étaient en effet réunies le 3 mai à la Bourse du travail de Paris pour décider collectivement du rendez-vous. Des frictions ont néanmoins eu lieu. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a affirmé ce mercredi que "le cadre unitaire n’a pas été organisé au départ par La France insoumise". Et le sénateur de Paris de critiquer le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, qui "développe de manière récurrente l’idée qu’il est lui seul à l’origine de tout et va fédérer tout".
En guise de réponse, Jean-Luc Mélenchon a affirmé quelques heures plus tard sur Twitter que "La marée du #26mai est un appel collectif de la CGT, de Solidaires, d'associations et d'organisations politiques. Réduire le collectif à la France insoumise est malintentionné".
Comment vont se dérouler les défilés
La présence simultanée de responsables politiques et syndicaux dans le cortège du 26 mars pourrait créer un cocktail explosif. Plusieurs réunions préparatoires ont déjà eu lieu depuis avril, il est prévu qu'aucune personnalité politique ne marche en tête du cortège. Les organisations syndicales et politiques marcheront séparément. À Paris, le cortège partira de la gare de l'Est à 14h30, passera par République et ira jusqu'à la Bastille.
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