Traité transatlantique : "à ce stade", la France dit "non", assure Hollande

Publié le 3 mai 2016 à 14h27
Traité transatlantique : "à ce stade", la France dit "non", assure Hollande

DIPLOMATIE - La France a sonné la charge mardi contre le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. François Hollande a clairement menacé de le bloquer si Bruxelles n'obtenait pas de concessions de Washington.

"A ce stade" des négociations, la France dit "non" au Tafta. Après les révélations de Greenpeace, François Hollande agite la menace d'un blocage du projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Seule solution, assure le chef de l'Etat : que Bruxelles obtienne des concessions de Washington.

"Jamais nous n'accepterons la mise en cause des principes essentiels pour notre agriculture, notre culture, pour la réciprocité pour l'accès aux marchés publics", a affirmé le président en clôture du colloque "La gauche au pouvoir", à Paris, à l'occasion du 80e anniversaire du Front populaire.

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"Il ne peut pas y avoir d'accord sans la France"

Quelques heures auparavant, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, avait prévenu, de son côté, que l'arrêt des négociations était "l'option la plus probable" aujourd'hui, et il avait laissé entendre que la France pourrait bloquer les négociations commencées il y a près de trois ans. "Il ne peut pas y avoir d'accord sans la France, et encore moins contre la France", a-t-il affirmé, fustigeant au passage "l'état d'esprit des Etats-Unis" qu'il dit dénoncer "depuis un an".

Négocié dans le plus grand secret depuis mi-2013, l'accord TTIP, également appelé Tafta, vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d'autre de l'Atlantique pour créer une vaste zone de libre-échange censée doper l'activité économique. Sauf que les opinions publiques sont très remontées, notamment en Allemagne et en France. En particulier après les documents publiés lundi par Greenpeace : l'ONG a mis en ligne 248 pages de documents prouvant à ses yeux l'étendue des conséquences néfastes sur la santé et l'environnement qu'aurait le traité.

Exemple : les Américains refusent catégoriquement d'arrêter de produire des vins portant des noms d'appellations protégées en Europe, comme le Champagne, le Chablis ou encore le Chianti. Pour les détracteurs du traité, à qui ces fuites ont redonné du grain à moudre, l'Europe s'expose à un abaissement de ses standards en matière d'agroalimentaire.


La rédaction de TF1info

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