REJET – Depuis l’élection de Donald Trump le 9 novembre, des milliers d’Américains descendent dans la rue pour protester contre le résultat du scrutin. A New-York, Chicago et Los Angeles, ils étaient des milliers ce weekend.
La colère ne faiblit pas aux Etats-Unis. Depuis l’élection de Donald Trump le 9 novembre, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue aux cris des "Pas mon président !" et autres "l’Amour triomphe de la haine". Au quatrième jour de la victoire du républicain, samedi 12 novembre, les déçus du système ont multiplié les manifestations pacifiques. Avec en chefs de file les villes de New York, Los Angeles et Chicago. Quelque 2000 personnes ont défilé à Manhattan samedi 12 novembre, bloquant pendant plusieurs heures une bonne partie de la célèbre Cinquième avenue. Les manifestants s’étaient retrouvés à Union Square, aux abords de la 14e rue, afin de se rendre aux pieds de la Trump Tower, quartier général de la campagne du républicain, siège de son entreprise et également lieu de son domicile.
"Non à Trump"
A Chicago et Los Angeles, deux villes symboles pour les démocrates, plus de mille personnes ont également défilé. Dans la cité des Anges, rendez-vous avait été donné près du parc MacArthur, dans un quartier à l’ouest du centre-ville, connu pour abriter une large population d’origine latina. Près de 200 manifestants ont été arrêtés selon les médias américains, après avoir manqué de se disperser aux alentours de 2h du matin sur ordre de la police. La veille, une centaine d’individus avaient également été arrêtés après une autre manifestation.
A travers tout le pays, les réactions des manifestants sont les mêmes. "Il n’y a pas de place dans la société américaine pour le racisme, Trump doit partir", pouvait-on entendre à New York entre drapeaux LGBT et drapeaux américains. "Non à Trump, non au Ku Klux Klan, non à une Amérique fasciste", scandait-on à Los Angeles. "Les immigrants sont les bienvenus ici", disait-on à Chicago, ville dont vient Barack Obama et dont il a été sénateur avant de se lancer dans la course à la Maison Blanche en 2008.
Vendredi 11 novembre, à Portland dans l’Oregon, Etat acquis à Hillary Clinton, une manifestation de grande ampleur avait entraîné l’arrivée des forces de l’ordre et l’utilisation de gaz lacrymogène. Une personne avait été blessée par balle en marge des manifestations, sans pour autant que les autorités soient sûres que l'incident ait été en lien avec les protestations. Quatre personnes ont été interpellées.
La rébellion des Etats rouges
Mais ces manifestations n’étaient pas circonscrites aux Etats acquis aux démocrates. A Miami en Floride, plusieurs centaines de personnes ont manifesté, de même qu’à Atlanta, chef-lieu de la Géorgie, Etat dans lequel Donald Trump l’a emporté à une écrasante majorité. Dans la ville de naissance de Coca-Cola, un drapeau américain a même été brûlé samedi 12 novembre lors d’une manifestation. A Cincinnati, ville de l’Ohio, l’un des Etats-clés fondamentaux dans la victoire de Donald Trump ; mais aussi à Détroit (Michigan), Kansas City (Missouri), Iowa City, des centaines de personnes ont également manifesté dans les rues, certains mouvements allant jusqu’à bloquer le trafic routier. Dans le Tennessee, Etat (républicain) de naissance du Ku Klux Klan en 1865, des manifestations ont eu lieu dans le quartier de Cooper-Young à Memphis, et sur le campus de l’université Vanderbilt à Nashville. Des étudiants se sont rassemblés, chantant des paroles de textes sur les droits civiques aux Etats-Unis.
Quel recours pour les déçus ?
L’ensemble des manifestants à travers le pays conteste la victoire de Donald Trump en s’appuyant sur les résultats du vote populaire. Hillary Clinton a obtenu 60,8 millions de ces voix contre 60,3 pour le républicain. Cependant il l’a emporté au nombre de grands électeurs grâce notamment à des Etats comme la Floride, l’Ohio et la Pennsylvanie. Depuis le milieu de la semaine, plusieurs pétitions circulent même sur internet afin de plaider auprès du collège électoral pour renverser les résultats du 9 novembre. En effet, ce n’est que le 19 décembre que les grands électeurs voteront et introniseront le prochain président des Etats-Unis. Les déçus de l’élection espèrent donc que le collège électoral votera pour Hillary Clinton.
Si un tel cas de figure n’a jamais été observé, certains ne perdent pas espoir, évoquant notamment la fonction première du collège électoral, rappelée par Alexander Hamilton dans les Federalist Papers n°68 en 1788. "Le processus de l’élection autorise une certitude morale, celle que le mandat de Président ne tombe jamais aux mains d’un homme qui ne soit pas doté, au plus haut degré, des qualifications requises [pour le dit mandat]", écrivait le premier secrétaire du Trésor américain. Le collège électoral étant supposé s’assurer par son vote qu’une telle situation ne se produise pas. Sa création devant éviter la "tyrannie de la majorité". Cependant, dans les faits, les exemples sont rares de grands électeurs votant à l’encontre de la majorité de l'Etat. En 2000, Al Gore l’avait emporté contre George W. Bush au vote populaire, mais pas au nombre de grands électeurs. Un mois après l’élection, le républicain avait été intronisé par le collège électoral.
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TF1 Info