POLITIQUE - Ce soir, comme tous les soirs, dans "24 heures en questions", vous avez la possibilité de poser toutes vos questions à Marie-Aline Méliyi et ses invités sur le thème du jour : les déclarations de François Hollande sur l'action de son sucesseur. Ils vous répondent dès 18h10.
Nouvelle carte postale de François Hollande. Il s'était enorgueilli des bons résultats économiques fin juillet, louant notamment les "statistiques sur les créations d'emplois au cours du premier semestre". Il y voyait ainsi "une situation [qui] peut être utile à [s]on successeur". Il met en garde désormais Emmanuel Macron sur la réforme du Code du Travail. Sortant de sa réserve, il a averti depuis le Festival du film francophone d'Angoulême qu'il "ne faudrait pas demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles". L'ex-président a fustigé la nouvelle Loi Travail, estimant qu'il "ne faudrait pas flexibiliser le marché du travail au-delà de ce que nous avons déjà fait, au risque de créer des ruptures". François Hollande vante ainsi les mérites de la Loi El Komri, adoptée l'an dernier après des mois de contestations, dans la rue, dans l'opposition comme dans sa majorité. Celui qui est récemment redevenu un citoyen presque ordinaire avait promis "une certaine réserve", mais semble multiplier les occasions de réhabiliter son quinquennat, comme il l'avait fait fin juillet. Hier, c'est François Rebsamen, ancien ministre du travail, très proche de François Hollande, qui appelait à "donner plus de sécurité aux salariés", ajoutant ensuite "pour le moment j'ai vu plus de la souplesse aux entreprises". L'actuel maire de Dijon a posé deux lignes rouges, la redéfinition du périmètre géographique d'appréciation pour les licenciements économiques et la fusion des instances représentatives du personnel, CHSCT, CE et délégués du personnel. Stéphane Le Foll, ex-ministre de l'Agriculture et fidèle inconditionnel de François Hollande, en a remis une couche ce matin, attribuant la reprise économique à l'action de l'ancien président, tançant au passage Emmanuel Macron : "l’idée qu’on est obligé de faire des sacrifices ne tient plus". Il a également dénoncé la place prise par Bercy dans le gouvernement d'Edouard Philippe avant de dénoncer "ceux qui crachent dans la soupe, [...] François Patriat, Christophe Castaner". Rabaisser l'action de son successeur et s'attribuer les mérites des premières embellies, c'est une tradition nationale. Jacques Chirac, qui avait passé le témoin dans une certaine connivence avec Nicolas Sarkozy en 2007 n'avait pas hésité à fracasser l'action de son ancien ministre de l'intérieur dans ses mémoires, avant de carrément annoncer qu'il voterait pour François Hollande en 2012. Nicolas Sarkozy n'a pas été en reste, condamnant dès août 2012 l'inaction de François Hollande sur le dossier syrien, alors qu'il avait déclaré le soir de sa défaite se retirer de la vie politique. Il avait d'ailleurs repris dès 2014 la tête de l'opposition où il n'avait pas manqué de critiquer vertement l'action de son adversaire. Alors, où s'arrête le devoir de réserve d'un ex-président ? Un ancien président peut-il prétendre à une action et une parole politique après ses mandats ? Que cherche à faire François Hollande en critiquant ouvertement celui qu'il a soutenu ?
Pour poser vos questions à Bénédicte Le Chatelier et ses invités, rendez-vous sur Facebook ou sur Twitter avec le #24henquestions.
Les invités :
Jean GARRIGUES
Historien
Gérard DAVET
Journaliste – Le Monde
Arlette CHABOT
Editorialiste politique
Olivier ROUQUAN
Politologue
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