POLÉMIQUE - Les propos "cash" du chef de l'Etat sur les minima sociaux, dans une séquence partagée la nuit dernière par sa conseillère en communication, ont suscité une levée de boucliers ce mercredi matin dans l'opposition.
Quinze jours après la controverse sur les propos de Gérald Darmanin, pour qui il y a "trop d'aides sociales en France", Emmanuel Macron a lui-même jeté de l'huile sur le feu dans une séquence partagée dans la nuit de mardi à mercredi sur Twitter par sa conseillère en communication.
Des propos tenus lors d'une réunion de préparation pour son discours attendu ce mercredi devant la Mutualité française, où il explique que l'on met "un pognon de dingue" dans les minima sociaux sans que cela ne résolve le problème de la pauvreté. Et où il estime qu'il faut "prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu'ils sortent de la pauvreté".
L'opposition lui renvoie ses "cadeaux aux riches"
Les réactions n'ont pas tardé à gauche, notamment au sein de La France insoumise. "En résumé si les pauvres sont pauvres, c'est parce qu'ils ne sont pas assez responsables", a tancé l'ancienne députée Martine Billard. "Le renouveau de la droite française, c'est Macron." "'On met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif'. Lucide, Macron s'apprêterait-il à annoncer qu'il renonce enfin à tous les cadeaux faits aux riches sans contrepartie ?" a ironisé de son côté le député LFI Adrien Quatennens.
"Le CICE coûte un pognon de dingue (20 milliards), ne crée pas d'emploi, mais curieusement, Macron ne juge pas qu'il déresponsabilise et n'envisage pas de le supprimer", a également affirmé l'élu communiste parisien Ian Brossat, tandis que le patron du PS, Olivier Faure, fustigeait un Président qui "met un pognon de dingue sur les grandes fortunes et ça ne marche pas". Même tonalité pour Pierre Laurent, le patron du PC, qui s'est exprimé via un tweet.
Emmanuel Macron ouvrant la saison des chasses présidentielles aux pauvres pic.twitter.com/GTMu96y1jB — Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 13 juin 2018
Ma réponse suite aux propos du Président #Macron sur les minima sociaux. pic.twitter.com/LR6znP2sL9 — Martine Aubry (@MartineAubry) 13 juin 2018
Monsieur #Macron , ce qui coûte un « pognon de dingue », c’est vous et vos cadeaux aux ultrariches. Il y a une solution simple pour en finir avec la pauvreté. Elle s’appelle le partage des richesses. Vous faites exactement l’inverse. #AidesSociales https://t.co/X6bXnLMWIV — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 13 juin 2018
"La protection sociale n'est pas l'assistance", a jugé pour sa part le porte-parole de Générations, Benoît Hamon. "Les Français cotisent, mettent de l'argent au pot commun pour le percevoir de manière différée. Si Macron baisse ces prestations, alors il veut prendre du salaire aux Français.
"Vidéo affligeante sur la forme comme sur le fond", a fustigé la porte-parole des Républicains Laurence Saillet. "Cette mise en scène en mode faux off est grotesque sur un sujet si important et son contenu est empreint de mépris pour les Français qui ne lui ressemblent."
Interrogée sur BFMTV, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a quant à elle dénoncé "les ultralibéraux au gouvernement" qui "font porter la responsabilité de la pauvreté et du chômage aux pauvres et aux chômeurs".
"Provocation"
"Vous connaissez le président de la République... Il a un langage parlé, pas convenu. Il ne fait pas un discours formaté", a pour sa part défendu, sur France Info, la ministre du Travail Muriel Penicaud. "Ce qu'il veut dire, c'est qu'il vaut mieux prévenir que guérir." "Il est comme ça le Président", a également défendu le député LaREM de Paris Gilles Le Gendre. "Ennemi de la langue de bois et des faux semblants", a-t-il ajouté.
Dans l'attente de @EmmanuelMacron devant @mutualite_fr aujourd'hui pour expliquer la nécessaire réforme de notre politique sociale, il livre sa philosophie du sujet. Il est comme ça le Président : ennemi de la langue des bois et des faux semblants. En politique, cela nous change. https://t.co/PHjsF6zxPc — Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 13 juin 2018
L'Elysée a indiqué à son tour que le président "nomme la réalité telle qu’elle est, pas telle que le monde politique la décrit".
La tonalité présidentielle n'a pas du tout convaincu, en revanche, le député de la Vienne Jean-Michel Clément, qui a déjà annoncé qu'il quittait le groupe LaREM après le vote de la loi Asile et immigration, qu'il désapprouvait. "Sur la forme, je trouve la communication un peu provocatrice", a estimé le "frondeur" sur LCP, avant de cibler Emmanuel Macron. "C'est mal connaître la situation d'un certain nombre de nos concitoyens. Quand on a tenu des permanences comme il m'arrive souvent de le faire, et que l'on voit venir des gens en difficulté, je crois que sortir de la spirale de la pauvreté est parfois très compliqué".
Cela focalise sur ce qu'on fait. On dit qu'on dépense mal mais pas qu'on va diminuer les dépenses.
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