Recadré par des élus LFI après ses propos sur le changement de genre, Ruffin fait son mea culpa

par J.F
Publié le 2 juin 2023 à 12h52, mis à jour le 2 juin 2023 à 15h14

Source : TF1 Info

François Ruffin a estimé que de grands projets sociétaux comme une loi sur le changement de genre ne devraient pas faire partie du "cœur" du projet LFI si elle arrivait au pouvoir.
"Ce n'est pas sociétal, c'est fondamental", lui ont répondu certains élus insoumis, d'autres dénonçant une "faute politique".
Ce vendredi sur Twitter, le député de la Somme admet "en toute humilité" que "sur ce sujet" il doit "progresser".

Il est l'un des Insoumis les plus en vues, souvent cité pour les représenter à l'élection présidentielle de 2027. Mais le député de la Somme François Ruffin s'est fait reprendre de volée jeudi par d'autres élus de son parti, après des propos tenus le matin sur franceinfo. Interrogé sur la nécessité pour son parti de mener de grandes réformes sociales s'il accédait au pouvoir, comme la possibilité de changer de genre sans autorisation parentale dès 16 ans, il a expliqué que cela ne devait pas être sa priorité, qu'il faudrait plutôt chercher à retrouver de l'"apaisement" dans la société.

"Pour moi le cœur du sujet c'est le travail, c'est le partage des richesses, c'est la démocratie", a-t-il expliqué. "Dans ce climat de tension il faut de l'apaisement, il faut de la stabilité. (…) dans ce cadre-là on ne devra pas faire tout ce qui nous passe par la tête, tout ce qu'on souhaite, tout ce qui est peut-être bon. Mais il faudra trouver le chemin qui permette de réconcilier la société", a-t-il ajouté, jugeant que des réformes sociales comme une loi sur la GPA ou le changement de genre "ce n'est pas ça qu'on doit placer au cœur de notre projet"

Des propos qui sont mal passés auprès de la communauté LGBT+ qui s'en est émue sur Twitter en ce début de mois des fiertés. Et desquels se sont désolidarisés plusieurs députés LFI. Répondant à un tweet du compte "Le coin des LGBT+", la députée de Paris Sophia Chikirou, pro-mélenchoniste, a écrit : "Ce n’est en rien une position de la France insoumise ni du groupe parlementaire. Ce propos, en ce jour, est au mieux maladroit, au pire une faute politique. Comptez sur les Insoumis pour les combats pour la liberté."

LFI pour inscrire l'autodétermination du genre dans la Constitution

"Ce n'est pas sociétal, c'est fondamental", a également jugé sur Twitter Andy Kerbrat, député LFI de Loire-Atlantique, estimant qu'"être LGBT+, c'est toujours la double peine". Avec un groupe de travail LFI dédié au sujet, il travaille "pour que les personnes trans puissent changer la mention de genre" et pour l'inscription de "l'autodétermination du genre dans la Constitution". Cette dernière proposition faisait partie du programme de Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière élection présidentielle, comme le remboursement à 100 % par la Sécurité sociale des soins de transition, sans devoir passer par une procédure de reconnaissance d’affection de longue durée (ALD). 

Le mea culpa de François Ruffin

Ce vendredi en début d'après-midi, François Ruffin a publié plusieurs messages en forme de mea culpa sur Twitter. "Sur ce sujet, comme sur pas mal d’autres, en toute humilité, je dois progresser. En commençant, comme c’est ma démarche depuis maintenant vingt ans, par des rencontres avec les premiers concernés, les premières concernées", a-t-il reconnu. Il pense qu'il aurait dû rappeler quelques "évidences", comme "l’attaque du centre LGBT+ de Tours par l’extrême droite", les "vies blessées par les humiliations" ou encore les inégalités "d’accès à l’école, à l’emploi, au logement".

"Du Pacs au mariage pour tous, la société française a progressé sur les droits des personnes LGBT+. Elle est mûre pour le faire encore, pour combler les manques, j’en suis convaincu", a-t-il encore écrit.


J.F

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