Une vignette pour les camions étrangers ? Royal à nouveau recadrée

Publié le 20 octobre 2014 à 16h35
Une vignette pour les camions étrangers ? Royal à nouveau recadrée

GOUVERNEMENT - La ministre de l'Ecologie vient d'essuyer coup sur coup deux recadrages sur le dossier de l'écotaxe abandonnée. Ce qui, depuis le départ d'Arnaud Montebourg, la place en tête des ministres donnant du fil à retordre à Manuel Valls.

Dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault, le roi des sorties de route s'appelait... Manuel Valls. Aujourd'hui parvenu à Matignon, le même doit à son tour composer avec une autre forte personnalité : Ségolène Royal. Car comme lui auparavant, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle semble bien décidée à faire entendre son petit solo, quitte à provoquer des fausses notes dans la partition gouvernementale.

Sur une vignette pour les poids lourds étrangers
Dimanche, la ministre de l'Ecologie a proposé de compenser le manque à gagner né de son abandon de l'écotaxe par une taxe sur les poids lourds étrangers. "On regarde si ce sera une vignette ou une interdiction de prendre les routes nationales avec obligation d'emprunter les autoroutes", a-t-elle même annoncé. Problème : le ministre des Finances, Michel Sapin, a répondu lundi qu'une telle solution était inenvisageable, sauf à ce que la vignette soit imposée "à tous les camions quelle que soit leur origine". "En Europe on ne taxe pas un camion étranger parce qu'il est étranger", a-t-il tranché.

Sur la gratuité des autoroutes le week-end
Sur ce même problème de la compensation de l'écotaxe, Ségolène Royal s'était déjà cassé les dents la semaine dernière. Pour financer le manque à gagner, elle avait proposé de mettre les sociétés d'autoroutes à contribution par "une gratuité, par exemple le week-end", ainsi qu'une baisse de 10% des tarifs des péages. Là encore, c'était une impasse : Manuel Valls a aussitôt contredit sa ministre : "Je crois que c'est une éventualité qu'il ne faut pas envisager".

Sur le dossier Alstom
Dès le mois de mai, Ségolène Royal avait annoncé la couleur, en provoquant le premier couac du tout nouveau gouvernement Valls. Dans une interview à Paris Match, la ministre de l'Ecologie n'avait pas hésité à prendre, dans le dossier Alstom, le contre-pied du gouvernement et même... de François Hollande. Alors que Bercy, derrière le Président, défendait la reprise de la filiale énergie du géant français par l'Allemand Siemens, elle plaidait pour l'Américain General Electrics. "Ceux qui veulent me museler se trompent. Oui, je parle. C'est ma liberté et je la garderai quoi qu'il arrive", prévenait-elle au passage. Ce coup-ci, sa solution a fini par l'emporter chez Alstom. Mais Manuel Valls n'avait pas apprécié la sortie, agrémentée de critiques sur ses collègues de l'Economie. "Au sein du gouvernement, il n'y a personne qui soit à part, personne qui ait une liberté de parole en dehors de celle de la collégialité du gouvernement dont j'ai la charge, parce que nous devons être exemplaires". Parole de converti.


La rédaction de TF1info

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