SEXISME - Ségolène Royal publie ce mercredi 31 octobre son livre intitulé "Ce que je peux enfin vous dire". Elle y parle d'environnement, de son avis sur la politique récente, mais aussi, du sexisme subit tout au long de sa carrière. Une prise de parole qu'elle assume dans la continuité du mouvement de libération de la parole des femmes.
"Vache folle", "Incontrôlable", "Mais qui va garder les enfants ?"... Dans un entretien sur France Inter ce mercredi, Ségolène Royal revient sur la libération de la parole des femmes grâce au mouvement #metoo, qui l’a incité à prendre la parole sur son propre parcours dans son livre Ce que je peux enfin vous dire. Ces témoignages ont résonné en la femme politique qu’elle a été, et l'ont décidée à revenir sur les attaques subies dans sa carrière. La première chose qui l’a contrainte au silence jusqu'à maintenant, dit-elle, “ce sont les agressions sur moi en tant que femme”. Ségolène Royal avoue s’être forcée à fouiller dans sa mémoire “frigorifiée”, pour finalement, accomplir un devoir. “J’ai dû revivre ces scènes, ça a été extrêmement douloureux”, confie-t-elle.
Prise de parole en tant que députée, à 35 ans : "A poil !"
Elle revient dans son livre sur plusieurs exemples criant de dénigrement à son égard. A commencer par ses premiers pas de députée, en 1988 : "L'une des premières fois où je suis montée à la tribune de l'Assemblée nationale pour m'exprimer, j'ai effectivement entendu, comme tous les députés présents, l'un d'entre eux me crier 'À poil !' Puis les ricanements de ceux qui l'entouraient, tout cela dans l'absence totale de réactions du président de l'Assemblée et des autres députés".
Elle s’insurge également sur la mentalité générale de la sphère politique, avec par exemple, les députés hommes qui entraient sans problème à l'Assemblée pendant que "les députées femmes étaient systématiquement bloquées à l'entrée pour justifier leur identité". Avec, "immanquablement la question : vous êtes l'assistante de qui ?”. A cette époque, il y a moins de 10% de femmes à l’Assemblée Nationale.
Les femmes, ces "folles"
Mais le pire du sexisme, explique Ségolène Royal, “c’est d’être remis en cause dans son intelligence, d’être traitée de folle”. Elle fait notamment référence à un épisode s’étant passé en 2000, en pleine commission d’enquête sur les farines animales, lorsque le président la présente comme “une vache folle”. Mais pas seulement, puisque cette “réputation” la suit encore aujourd’hui. Dès qu’une femme dérange, elle a “un grain de folie”, c’est décrédibilisant, “on a jamais dit ça à un homme”, regrette-elle. Des propos d’autant plus graves parce qu’ils sont tenus par des personnes aux responsabilités. Elle revient également sur le livre de Laurent Joffrin, patron de Libération titrant “La gauche bécassine” ou encore sur l’ouvrage “Les Prétendants” du politologue Alain Duhamel qui ne la mentionne même pas, à quelques mois des présidentielles de 2007, alors qu’elle finira finaliste.
Une carrière de commentaires sexistes
Ségolène Royal couche ensuite sur plusieurs pages les innombrables remarques sexistes entendues durant ses différents mandats, et particulièrement la période 2006-2007. "Qui va garder les enfants ?"; "La présidentielle n'est pas un concours de beauté"; "Les militants socialistes ne choisissent pas la couverture de Paris Match”; “Les gros seins à droite, les petits seins à gauche”; “Celle là elle doit être bonne à faire autre chose que de la politique”...
Accusée de faire un règlement de compte, elle répond simplement que non "ce sont des faits" et précise qu'elle ne nomme aucun de ces hommes. Des faits qui mis bout à bout, ont constitué un plafond de verre, y compris au sein de son propre parti.
Une amélioration avec la parité
Un mécanisme d’infériorisation et de sexualisation des femmes qui selon Mme Royal, se retrouve également dans le monde du travail. Et qui peut, selon elle, s’arranger en commençant par instaurer la parité. Elle note entre autre une amélioration à l’Assemblée Nationale, parce que le rapport de force en nombre est plus équilibré. “Me faire traiter de vache folle sans que personne ne bouge, aujourd’hui, je pense que ce ne serait pas possible", déclare-t-elle comme exemple. Elle ajoute cependant que les choses ne changeront que si les hommes changent de regard sur la société, et qu’ils voient la parité comme un bienfait, pour eux aussi. Elle assure que “lorsque le féminin est marginalisé dans la société, l’humanité est amputée de la moitié d’elle même, mais aussi de la part de créativité et de génie présente en chaque femme comme en chaque homme”.
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