Vaisselle de l'Elysée : "Peu importe le prix, pourvu que nos majestés se restaurent en toute dignité", raille Ruffin

Publié le 19 juin 2018 à 17h58
Vaisselle de l'Elysée : "Peu importe le prix, pourvu que nos majestés se restaurent en toute dignité", raille Ruffin

IRONIE - Lors des questions à l'Assemblée nationale, le député de La France insoumise François Ruffin est revenu de façon provocatrice sur la polémique à propos de la commande coûteuse de vaisselle pour l'Elysée à la manufacture de Sèvres par Brigitte et Emmanuel Macron.

La polémique de la semaine sur la coûteuse commande de vaisselle par l'Elysée a inspiré le député Insoumis François Ruffin, mardi à l'Assemblée nationale.

Lors des questions au gouvernement, l'élu de Picardie s'est offert une intervention un peu provocatrice et pleine d'ironie pour cibler la politique sociale d'Emmanuel Macron. Rebaptisant Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, "monsieur le ministre de la Faïencerie", le député LFI a mentionné le montant évoqué par Le Canard enchaîné, soit un demi-million d'euros, pour la commande passée à la manufacture de Sèvres.

"Nos majestés"

"Mercredi, le pays apprenait que, pour leur palais, Brigitte et Emmanuel Macron avaient acheté 900 assiettes de présentation et 300 assiettes à pain... Je m'en félicite, même si j'ignore à quoi ressemblent des assiettes à pain", a lancé François Ruffin. "Ce ne sont pas, à coup sûr, de vulgaires écuelles."

Faisant mine de se démarquer de "ces démagogues qui s'en sont émus", le député LFI a ajouté : "ce n'est rien, un demi-million d'euros. Peu importe le prix, pourvu que nos majestés de l'Elysée se restaurent en toute dignité". 

Une façon de pointer, toujours ironiquement, un Président qui "pestait" récemment, "non parce qu'il songeait à sa vaisselle, ou aux 47 milliards versés aux actionnaires", mais aux "mères célibataires, accidentés de l'emploi", ces "pauvres qui coûtent trop cher". "Quand on donne aux pauvres, c'est du gâchis. Quand on donne aux riches, c'est de l'investissement. Depuis un an, vous avez énormément investi", a conclu le parlementaire, avant de demander à Benjamin Griveaux : "Quelle nouvelle mesure comptez-vous prendre pour que tous nos amis fortunés puissent changer leur faïencerie ?" 

Soutien à l'emploi

Benjamin Griveaux n'a manifestement pas goûté à l'humour du député LFI. "Je ne suis pas certain d'avoir bien saisi le sens profond de votre question", a répondu le ministre. "Mais décidément, vous avez du mal à ne pas faire ici votre cinéma."

Estimant que cette "commande publique" avait pour but "de recevoir des personnalités à l'Elysée dans les meilleures conditions", il a ajouté qu'elle permettrait "à la manufacture de Sèvres et aux gens qui y travaillent de bénéficier de commandes de responsables étrangers" qui, ayant apprécié le service de table de l'Elysée, voudraient le reproduire dans leur pays. 

Si le montant avancé mercredi par le Canard semble contestable, la Manufacture de Sèvres est liée à l'Etat par une subvention annuelle de 14.3 millions d'euros du ministère de la Culture, à laquelle s'est ajoutée un enveloppe de 50.000 euros dans le cadre d'un concours d'artistes pour décorer le fameux service commandé par l'Elysée.


Vincent MICHELON

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