Vers un report de la réforme des retraites après les municipales ?

Publié le 26 juin 2019 à 12h01, mis à jour le 12 septembre 2019 à 12h27

Source : TF1 Info

CALENDRIER - Selon les informations des "Echos", dans son édition du mercredi 26 juin, l'exécutif songerait à un report de sa réforme des retraites. L'universalisation de nos régimes de retraite, qui devait être initialement votée après les élections européennes, pourrait être repoussée... à après les municipales.

Attention, sujet explosif. Alors qu'il a réformé le code du travail par ordonnances et que la nouvelle assurance-chômage sera instaurée par décrets, le gouvernement est beaucoup moins offensif sur la question des retraites, dont il veut universaliser le fonctionnement. Initialement prévue pour être discuté après les européennes, la réforme pourrait bien n'arriver devant le Parlement... qu'après les municipales, donc en mars 2020, révèlent Les Echos dans leur édition du jour.

Le temps presse moins

S'appuyant sur les pistes d'économies à venir sur l'assurance-vieillesse, dans le cadre du vote du prochain projet de loi sur le budget de la Sécurité sociale, le gouvernement n'est plus aussi pressé de faire voter cette loi. Une loi qui, rappelons-le, a pour objet d'aligner tous les régimes de retraite les uns sur les autres, dans un système par points dans lequel "chaque euro cotisé ouvre la voie aux mêmes droits". 

Un délai supplémentaire que s'accorde l'exécutif après une séquence européenne où il a sauvé les meubles, mais qu'il a fait suivre d'une présentation de la nouvelle assurance-chômage qui a particulièrement hérissé les syndicats. Autant dire qu'une réforme des retraites mal négociée aurait un potentiel effet désastreux sur les élections municipales, enjeu crucial pour une majorité qui manque cruellement d'ancrage dans les territoires. Dans la même ligne que ce changement de calendrier, c'est aussi sa forme qui pourrait évoluer : elle pourrait en effet déboucher, dans un premier temps, sur une loi-cadre, annoncent encore Les Echos. Un texte qui affirmerait les grands principes de la réforme et permettrait de renvoyer les arbitrages les plus délicats à plus tard. 

De nombreux points critiques à régler

Parmi ces arbitrages, on songe notamment à la mise en place d'un "âge d'équilibre", selon la nouvelle expression utilisée par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale, en lieu et place de l'"âge-pivot", qui charriait avec lui son lot de connotations négatives. Le principe n'en est pas moins le même : inciter les travailleurs à retarder leur retraite en instaurant une décote de pension pour qui partirait avant cet âge et une surcote pour qui partirait après. 

Le principe de la retraite à points n'est pas forcément mieux reçu. Présentée comme un correctif égalitaire qui doit mettre derrière lui les myriades de régimes de retraite dans notre pays, elle tient trop peu compte, aux yeux de certains opposants à la réforme, des particularités de certaines professions : pénibilité, faibles salaires, carrières tronquées, etc. Si des correctifs sont prévus, d'autres sont encore au point mort. Ainsi de la rémunération des enseignants et des fonctionnaires, dont le faible niveau était alors compensé par le fait que leur pension était calculée sur les six derniers mois de carrière (et non les 25 dernières années comme c'est le cas dans le public). Une compensation qui disparaîtra et pour laquelle, pour l'instant, les pouvoirs publics en sont au stade des promesses. 

Autant de points à régler avant la mise en place de la réforme, dont le texte, selon Les Echos, pourrait être présenté en conseil des ministres en décembre.


La rédaction de TF1info

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