Victoire de Fillon : et sur l'Europe, que propose celui qui se revendique souverainiste ?

Publié le 28 novembre 2016 à 17h15
Victoire de Fillon : et sur l'Europe, que propose celui qui se revendique souverainiste ?
Source : Kamil Zihnioglu/AP/SIPA

PRIMAIRE - Très peu débattue durant la campagne, l'Europe figure pourtant en bonne place dans le projet de l'ancien Premier ministre. Au programme : beaucoup de souverainisme, et une pincée de... fédéralisme.

Délaissée, l’Europe ? Après plusieurs mois de campagne et une poignée de débats, c’est peu dire que le vieux continent a été délaissé dans les joutes verbales auxquelles se sont livré les candidats à la primaire de la droite. C'est en particulier le cas de François Fillon : l’ancien Premier ministre, arrivé en tête des suffrages dimanche soir contre Alain Juppé, n’a guère évoqué ce sujet.

L’Europe figure pourtant en bonne place dans son programme. Un rapide coup d’œil suffit à s’en convaincre : "Aujourd’hui l’Europe apparait au mieux comme inefficace, inutile, dépassée et au pire comme un obstacle à notre développement et notre liberté", annonce d'emblée François Fillon sur son site. Avant de l'assurer : "La France doit être le moteur de ce renouveau. La France est le pays fondateur de la construction européenne, la locomotive qui a su faire émerger le projet européen."

Il veut un directoire de la zone euro

Pour ce faire, celui qui a voté "Non" à Maastricht en 1992 s'appuie sur une série de propositions. Certaines envoient un signal aux souverainistes, puisque François Fillon réclame une Europe qui maîtrise ses frontières et son immigration. Et ce, avec un "Schengen de la justice" où la double peine serait appliquée pour les délinquants, l'accès aux prestations sociales conditionné et le budget de Frontex triplé. Côté économie, le candidat souhaite que "l’Euro soit utilisé comme un moyen pour retrouver notre souveraineté et notre indépendance vis-à-vis du Dollar et ainsi de la justice et de la politique étrangère américaine." Souveraineté, encore, avec une politique commerciale "protectrice de nos intérêts" (refus de signer le traité transatlantique, respect des réglementations anti-dumping,…)

Si François Fillon joue la carte du souverainisme, une place est néanmoins faite au fédéralisme. Il propose en effet de renforcer l'intégration de la zone euro avec la création d'un directoire politique, composé des chefs de gouvernement, qui aurait pour but l'harmonisation fiscale et budgétaire. En outre, il envisage la mise en place d'un trésor européen et la mise en commun, à terme, des dettes. Des idées qui ont le don d'agacer… l'Allemagne. Berlin a en effet toujours suspecté Paris de chercher par ce vieux projet jamais abouti à rendre caduques les restrictions européennes en matière de déficit public.

Retour sur la carrière de François FillonSource : Sujet JT LCI
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Thomas GUIEN

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