Affaire libyenne : Sarkozy mis en examen

Financement libyen de la présidentielle de 2007 : Nicolas Sarkozy jugé début 2025

par M.L (avec AFP)
Publié le 25 août 2023 à 12h19, mis à jour le 25 août 2023 à 12h37

Source : La Matinale LCI Week-end

Deux magistrates ont décidé de renvoyer Nicolas Sarkozy, aux côtés de douze autres personnes, devant le tribunal correctionnel de Paris dans le cadre de l'enquête sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007.
L'ancien président sera entendu lors d'un procès qui s'étalera sur quatre mois début 2025, de janvier à avril.

Nicolas Sarkozy appelé devant la justice en 2025. Deux magistrates financières ont signé jeudi le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de l'ancien président et de douze personnes pour les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, a indiqué vendredi le procureur national financier Jean-François Bohnert dans un communiqué. 

Déjà jugé dans le dossier dit des écoutes et dans l'affaire Bygmalion, l'ancien président de la République devrait comparaître pendant quatre mois, du 6 janvier au 10 avril 2025, pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens. Des accusations que l'ex-chef de l'État, qui vient tout juste de publier un nouveau livre, nie toujours en bloc, après avoir multiplié les recours contre sa mise en cause. En juin dernier, l'ex-chef d'État avait été entendu en audition libre et son domicile avait été perquisitionné.

Une information judiciaire ouverte il y a dix ans

L'audience se tiendra devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, a précisé Jean-François Bohnert dans un communiqué. Sur le banc des prévenus, Nicolas Sarkozy sera convoqué aux côtés de douze autres personnes parmi lesquelles trois ex-ministres de droite : deux anciens ministres de l'Intérieur et proches de l'ancien président, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi qu'Eric Woerth, ex-trésorier de la campagne présidentielle suspecte.

Les juges ont globalement suivi les réquisitions du Parquet national financier (PNF) qui avait requis mi-mai le renvoi de l'ancien président et de douze autres personnes devant le tribunal correctionnel, évoquant "l'aval" et la "parfaite connaissance de cause" de Nicolas Sarkozy quant aux agissements reprochés à ses proches. Deux hommes d'affaires, soupçonnés d'avoir servi d'intermédiaires, apparaissent au coeur du dossier: le Franco-libanais Ziad Takieddine, en fuite au Liban et qui devrait donc être le grand absent de l'audience, et le Franco-algérien Alexandre Djouhri.

L'information judiciaire avait été ouverte en avril 2013 sur le fondement d'accusations de dignitaires libyens lancées dès 2011, d'assertions de Ziad Takieddine et d'un document publié par le site d'investigation Mediapart, entre les deux tours de la présidentielle 2012, censé prouver que cette campagne avait bénéficié de fonds libyens. Nicolas Sarkozy avait alors contesté ce document, en assurant qu'il s'agissait d'un faux.

Pourtant, les enquêteurs de l'office anticorruption (Oclciff) et les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants pour étayer la thèse de fonds libyens qui auraient bénéficié à la campagne de l'ancien président ou à son entourage. Parmi eux, d'abondants témoignages, des notes des services secrets de Tripoli, les accusations de Ziad Takieddine lui-même, mais aussi des mouvements de fonds "atypiques et troubles" ou encore la matérialisation d'un certain nombre de contreparties. 


M.L (avec AFP)

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