Age de départ, régimes spéciaux... Borne dévoile les contours de la réforme des retraites

Publié le 1 décembre 2022 à 20h25, mis à jour le 2 décembre 2022 à 7h02

Source : TF1 Info

Dans les colonnes du Parisien, Elisabeth Borne plaide pour un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans d'ici à 2031.
Des aménagements seront prévus pour les "carrières longues" et les régimes spéciaux rejoindront progressivement le régime général.
La Première ministre confirme que les arbitrages seront terminés au 15 décembre.

Elisabeth Borne met ses cartes sur la table. Alors que la concertation est engagée avec les partenaires sociaux, la Première ministre détaille les premières propositions de son gouvernement pour mettre en œuvre cette réforme promise par Emmanuel Macron durant sa campagne. 

Dans une interview accordée au Parisien, la cheffe du gouvernement confirme que l'objectif est de porter l'âge légal du départ à la retraite à 65 ans. Plus exactement, l'ambition est "un report progressif de l'âge de départ de 62 à 65 ans d'ici à 2031", condition selon elle pour "ramener le système à l'équilibre dans les dix ans". 

"Le dernier cycle de discussion, qui porte précisément sur cette question, commence seulement", tempère Elisabeth Borne. "S'il y a un autre chemin proposé par les organisations syndicales et patronales qui permette d'atteindre le même résultat, on l'étudiera."

Des mesures pour les "carrières longues"

L'exécutif compte donner des gages en contrepartie. La Première ministre annonce ainsi que l'âge d'annulation de la décote ne sera pas augmenté et restera à 67 ans, comme c'est le cas actuellement. 

En outre, précise-t-elle, la réforme tiendra compte des salariés qui ont commencé à travailler tôt. Pour ces "carrières longues", le système permettant de partir "deux ou quatre ans avant l'âge légal" de départ sera "maintenu et même assoupli pour ceux qui ont vraiment commencé à travailler très tôt". Reste à définir ce "très tôt" avec les partenaires sociaux. Les périodes de congé parental seront également prises en compte dans le calcul de la durée de cotisation. 

Une mise en œuvre dès l'été 2023

Le calendrier retenu pour l'heure par le gouvernement est une mise en application de la réforme dès l'été 2023. Elle concernera donc les générations nées à partir du deuxième semestre 1961. Le rallongement de l'âge de départ sera progressif : pour cette première génération née en 1961, les personnes "travailleront quelques mois de plus", précise Elisabeth Borne. Le rythme de ce rallongement progressif doit encore être discuté avec les partenaires sociaux. 

Parmi les chantiers de cette réforme, l'exécutif envisage en outre de rendre "plus incitatif" le recours au travail à temps partiel en fin de carrière, voire à l'élargir à la fonction publique. 

Enfin, l'objectif de fixer la pension minimale de retraite sera réévalué de 1100 à 1200 euros pour une personne qui a cotisé tous ses trimestres. 

Les régimes spéciaux seront affiliés au régime général

Les professions qui partent plus tôt à la retraite actuellement seront également concernées par un report de l'âge de départ, mais "on tiendra compte des situations de départ", assure la locataire de Matignon. 

Elisabeth Borne confirme la fin progressive des régimes spéciaux, une mesure déjà envisagée dans la première mouture de la réforme, sous le quinquennat précédent. Cette évolution se fera selon le principe de la "clause du grand-père" : seuls les nouveaux recrutés des professions bénéficiant des régimes spéciaux seront affiliés au régime général d'assurance vieillesse, "comme tous les salariés du privé"


Vincent MICHELON

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