Le président de la République s'est exprimé ce mercredi soir pour la première fois depuis le résultat des élections législatives.Il en a profité pour appeler les oppositions à "clarifier" leurs positions vis-à-vis du camp présidentiel.Comment réagissent-elles ?
Emmanuel Macron a brisé le silence. Pour la première fois depuis le second tour des élections législatives, qui a privé son camp d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale, le président de la République s'est exprimé devant les Français. Dans son allocution, il a appelé les groupes d'opposition à "clarifier" leurs positions vis-à-vis de la majorité.
"Il faudra clarifier la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l'Assemblée nationale sont prêtes à prendre", a déclaré le chef de l'État. "Entrer dans une coalition de gouvernement et d'action ? S'engager à voter seulement certains textes ? Il convient maintenant aux groupes politiques de dire, en toute transparence, jusqu'où ils sont prêts à aller."
Mélenchon évoque à nouveau une démission d'Élisabeth Borne
Immédiatement après cette courte prise de parole de huit minutes, le chef de file de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, a vivement réagi. "Les électeurs ont, en majorité, rejeté les propositions des candidats du président de la République, rien ne peut effacer cette réalité", a-t-il lancé devant son pupitre. "L'exécutif est faible, mais l'Assemblée nationale est forte. À partir de là, rien ne doit permettre de passer à côté de l'exigence démocratique : la Première ministre doit se présenter devant l'Assemblée et solliciter la confiance. Si elle ne l'a pas, elle doit démissionner."
Le ton est le même du côté des autres forces de la Nupes. "Le président concède sa défaite aux législatives", se réjouit sur LCI Julien Bayou, député Europe Écologie-Les Verts. "Il acte qu'il y a une forme de reparlementarisation. Nous, écologistes, comptons bien faire du climat et de cette crise institutionnelle les priorités." Fabien Roussel, député communiste, "jugera" plutôt "aux actes". "Après la découverte des services publics en 2020, Emmanuel Macron découvre les vertus du débat parlementaire et le vrai rôle de l'Assemblée nationale en 2022."
"Non, les formations politiques n'ont pas à lui répondre jusqu'où elles sont prêtes à aller pour lui donner un chèque en blanc", répond sur Twitter Olivier Faure, député et Premier secrétaire du Parti socialiste. "Non, le président de la République n'a pas compris les Français."
Non le PR n’a pas compris les Français. Non il n’a pas été élu sur un « projet clair » mais pour faire barrage au RN. Non les formations politiques n’ont pas à lui répondre jusqu’où elles sont prêtes à aller pour lui donner un chèque en blanc. #Macron20h — Olivier Faure (@faureolivier) June 22, 2022
"Un groupe ferme, mais constructif", promet le RN
Du côté des Républicains, on s'oppose tout autant à travailler main dans la main avec le gouvernement. Les députés LR ne donneront pas "de chèque en blanc" à l'exécutif, prévient Olivier Marleix, élu ce mercredi à la tête du groupe à l'Assemblée. "Nous n'avons pas de compte à rendre à Emmanuel Macron, les députés LR ont été élus en opposition" au chef de l'État, renchérit sur LCI Nadine Morano, eurodéputée LR. Toutefois, "tout ce qui ira dans le bon sens, évidemment, nous serons au rendez-vous", assure-t-elle.
Le Rassemblement national, mené à l'Assemblée par Marine Le Pen, est sur la même position. "Il faut certes des concessions, des compromis, mais nous ne voterons pas n'importe quoi, n'importe comment", prévient sur LCI Louis Aliot, maire RN de Perpignan. "Notre groupe puissant à l'Assemblée sera ferme, mais constructif, avec pour seule boussole l'intérêt de la France et des Français", assure Jordan Bardella, président par intérim du RN.
Tout
TF1 Info
- InternationalHaut-Karabakh : l'enclave au centre des tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique