IMPLOSION - Devant la caméra de LCI, samedi matin, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann a réglé ses comptes avec le Parti socialiste, qu'elle quitte, et avec François Hollande. Alors que l'actuel patron du PS, Olivier Faure, passait derrière elle pour se rendre au Conseil national, les deux responsables ne se sont pas salués.
Un Parti socialiste qui n'en finit pas de se fragmenter. Après l'annonce coup sur coup du départ du député européen Emmanuel Maurel et de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, deux responsables historiques de "l'aile gauche" du PS, l'ambiance était pour le moins fraîche samedi matin à l'ouverture du Conseil national du parti, à la Bellevilloise, à Paris.
L'ancienne ministre, qui s'était engagée au PS dès le congrès d'Epinay, en 1971, et l'actuel Premier secrétaire Olivier Faure ne sont pas salués, alors que la première s'exprimait devant la caméra de LCI sur les raisons de son départ. "On se dira bonjour comme on le fait d'habitude", a évacué la sénatrice, ne souhaitant pas échanger avec lui devant les caméras. "On ne va pas faire semblant..." Un moment de gêne qui fait écho aux propos "cash" tenus il y a peu par Olivier Faure dans Le Monde. "Quand je vois Marie-Noëlle Lienemann, je me dis que tout m’éloigne de ce type de personnage", disait-il. "Députée européenne, ministre, sénatrice, maire… Tout ça, elle le doit à qui sinon à ce parti qu’elle vomit tant aujourd’hui ? C’est tout ce que j’abhorre en politique."
"François Hollande organise son retour"
Il faut dire que Marie-Noëlle Lienemann, tour à tour ministre de François Mitterrand puis de Lionel Jospin, était en train de livrer un réquisitoire du parti qui vient - autre symbole - de déménager de la rue de Solférino. "J'ai vu les bons et les mauvais moments au PS. J'ai toujours voulu croire que le sursaut serait possible", lance celle qui compte fonder un "nouveau Front populaire" avec Emmanuel Maurel, "en convergence avec La France insoumise" de Jean-Luc Mélenchon.
La sénatrice fustige "les dérives poussées à l'extrême pendant le dernier quinquennat", qui a coupé le parti "des aspirations des couches populaires et de ceux qui défendent les services publics", et juge que "c'est fini". "L'ancien Premier secrétaire parle d'un parti de centre-gauche. On ne revendique plus d'être au coeur de la gauche. Cette social-démocratie européenne a fait le lit du libéralisme et de cette Europe, qui est plus un handicap qu'un atout pour le progrès social".
Par dessus tout, Marie-Noëlle Lienemann fustige un François Hollande "qui organise son retour". "Je ne crois pas que les Français l'adouberont", assure-t-elle. "Je vois le PS incapable de fermer cette page et d'en ouvrir une autre."
Critiques acerbes
Les propos de la sénatrice ex-PS rejoignent ceux d'Emmanuel Maurel, qui a jugé que le PS "ne correspond plus à l'idée [qu'il] se fait du socialisme", suivi du politologue Rémi Lefebvre, candidat lui aussi au départ.
Au sein du PS, plusieurs responsables ont critiqué la démarche de la sénatrice, à l'instar de son homologue parisienne Marie-Pierre de la Gontrie, élue en même temps qu'elle aux élections sénatoriales.
Colistieres il y a 1 an pour être élues @senateursPS (et ton élection n était pas acquise tu le sais) et apprendre par la presse ton départ du @partisocialiste ...bon.... #NouveauMonde — mpdelagontrie (@mpdelagontrie) 13 octobre 2018
Autre figure de "l'aile gauche", l'ancien député Laurent Baumel a également critiqué la prise de position de ses anciens camarades, leur reprochant de se rallier à la France insoumise en vue des Européennes.
Non, toute l’aile gauche ne rallie pas @JLMelenchon ! Nous continuerons de défendre nos idées dans le @partisocialiste et à travailler à un vrai rassemblement. #gauche #ps #maurel — Laurent Baumel (@laurentbaumel) 12 octobre 2018
"Face aux épreuves, certains subissent, il y en a qui décident de s'enfuir et il y en a qui agissent", a également tancé François Kalfon, membre du bureau national du PS, auprès de LCI. "Je vois là une contradiction : appeler à un nouveau Front populaire et créer un énième acteur qui participe à l'émiettement de la gauche." "C'est d'autant plus regrettable, quand on proclame l'union de la gauche, de commencer par se diviser", a surenchéri Boris Vallaud, porte-parole du PS, sur LCI.
Le PS n'en a pas fini avec le démon de la division. Alors qu'Emmanuel Maurel promet d'embarquer avec lui "des centaines de cadres et d'élus locaux", de l'autre côté du PS, l'aile droite continue aussi de s'éloigner. Dernier épisode en date : l'ancien ministre et actuel commissaire européen Pierre Moscovici a renoncé à prendre la tête de liste aux Européennes et compte reprendre "sa liberté de pensée" vis-à-vis du PS. La recomposition politique est loin d'être achevée.
Sur le
même thème
- Législatives : Olivier Faure défend l'union avec LFI et fustige "les éléphants" du PSPublié le 8 mai 2022 à 16h13
- Accord avec LFI pour les législatives : Jean-Louis Bourlanges critique "le marchandage idiot" du PSPublié le 5 mai 2022 à 10h10
- Législatives 2022 : ces anciennes figures du PS qui s'opposent à l’accord avec LFIPublié le 4 mai 2022 à 20h31
- EN DIRECT - Législatives : Eric Zemmour est "très tenté mais hésite encore"Publié le 2 mai 2022 à 7h30
- Législatives 2022 : les ténors du Parti socialiste se prononcent contre les frondeurs voulant s’allier à LFIPublié le 29 avril 2022 à 15h53
- Régionales en Ile-de-France : l'union de la gauche, logique ou contre-nature ?Publié le 22 juin 2021 à 14h00
- Présidentielle : la gauche répond à l'appel au dialogue de Jadot, malgré les bémols de MélenchonPublié le 30 mars 2021 à 16h29
- François Hollande propose que le PS soit rebaptisé "Socialistes"Publié le 25 novembre 2020 à 18h10
- Européennes : Mélenchon tend la main à Lienemann et Maurel après leur départ du PSPublié le 14 octobre 2018 à 11h37
- Le départ d'Emmanuel Maurel va-t-il acter la mort tant annoncée du PS ?Publié le 12 octobre 2018 à 18h59
Tout
TF1 Info
- 1INFO TF1/LCI - Le fils d'Éric Dupond-Moretti en garde à vue à CourchevelPublié hier à 12h33
- 2Héritage : à la mort d'un parent, l'usufruit d’un bien immobilier disparaîtPublié le 25 janvier 2023 à 8h00
- 3Pollution aux microbilles plastiques : le parquet de Brest ouvre une enquêtePublié hier à 15h29
- 8Arracher des souches peut vous coûter cherPublié le 26 janvier 2023 à 8h00
- 10VIDÉO - Corrèze : un village presque isolé après un éboulementPublié le 26 janvier 2023 à 18h08
- 125.000 étrangers naturalisés pour avoir été en première ligne face au CovidPublié aujourd'hui à 16h52
- 3Une statue d'Hercule découverte dans les égouts de RomePublié aujourd'hui à 16h28
- 4Grands Reportages du 28 janvier 2023 - Escroquerie sur la toilePublié aujourd'hui à 16h10
- 5Des téléphones qui valent de l'or : de plus en plus chers, les smartphones ciblés par les braqueursPublié aujourd'hui à 16h05
- 6EN DIRECT - Guerre en Ukraine : Moscou accuse Kiev d'avoir fait 14 morts dans un hôpital du DonbassPublié aujourd'hui à 15h58
- 7Conflit israélo-palestinien : la crainte d'un embrasement après plusieurs attaquesPublié aujourd'hui à 15h55
- 8Covid-19 : fin des arrêts de travail dérogatoires en cas de test positifPublié aujourd'hui à 15h53
- 9Congrès du PS : la victoire d'Olivier Faure entérinée après un accord avec Nicolas Mayer-RossignolPublié aujourd'hui à 15h40
- 10
- 1Congrès du PS : la victoire d'Olivier Faure entérinée après un accord avec Nicolas Mayer-RossignolPublié aujourd'hui à 11h19
- 5Vous êtes nés entre 1961 et 1973 : à quel âge partirez-vous à la retraite ?Publié le 11 janvier 2023 à 8h39
- 7Retraites : en 2019, Emmanuel Macron assurait-il que décaler l'âge légal serait "hypocrite" ?Publié le 21 janvier 2023 à 14h30
- 810% d'augmentation dès janvier pour les profs : le gouvernement est-il revenu sur l'un de ses engagements ?Publié le 4 janvier 2023 à 18h07
- 9Consommation de cocaïne : le député Emmanuel Pellerin se met en retrait du parti RenaissancePublié le 26 janvier 2023 à 17h25
- InternationalMort de Tyre Nichols : la nouvelle affaire qui choque l'Amérique
- Sujets de sociétéRetraites : 31 janvier, 2e round de la contestation contre la réforme
- InternationalL'Occident se résout à livrer des chars à l'Ukraine
- TransportsUn "incendie volontaire" paralyse la gare de l'Est
- PolitiqueLe PS se déchire sur l'élection de son patron