POLITIQUE - Figure de la droite conservatrice et catholique en France et ancienne candidate à l'élection présidentielle, Christine Boutin a annoncé ce samedi sonretrait de la vie publique. Souvent moquée par ses opposants, elle a pourtant marqué la politique de ses coups de sang sur les débats de société.
Christine Boutin met un terme à sa carrière de femme politique, à 73 ans, pour se consacrer à l'un de ses "rêves" : étudier la théologie. "Je suis heureuse de ne pas avoir renié mes convictions", a-t-elle déclaré ce samedi, en regrettant d'avoir été souvent "ridiculisée, ringardisée" par ses détracteurs. Christine Boutin est effectivement passée maître dans l'art (souvent mal maîtrisé) de la punchline, surtout sur Twitter. Quoi qu'il en soit, cela lui aura permis de devenir une figure de proue de la droite catholique dans les médias.
Anti-Pacs, anti-IVG, anti-Mariage pour tous...
Alors députée des Yvelines, Christine Boutin, qui avait entamé sa carrière politique comme maire d'Auffargis en 1980, s'est fait connaître à l'Assemblée nationale en 1998 lors du débat sur le Pacs. À l'époque, elle incarnait l'opposition à la mesure en agitant une Bible à la main. Lorsque le Premier ministre de l'époque, Lionel Jospin, l'avait qualifiée de "marginale" et "outrancière", elle avait fondu en larmes.
Sur ce même créneau des valeurs de société, elle a également pris parti contre l'avortement et la pilule du lendemain, avant de s'opposer à l'ouverture du mariage aux couples de même sexe en 2012. À cette date, elle prend la tête d'un mouvement (le parti chrétien-démocrate, PCD). En présentant des listes aux élections européennes de 2014, le PCD a vainement tenté de recueillir dans les urnes les fruits du mouvement de contestation contre la loi Taubira.
Candidate à l'Elysée
Celle qui avait obtenu un peu plus de 1% des voix au premier tour de l'élection présidentielle de 2002 avait ensuite laissé sa placeà Jean-Frédéric Poisson pour représenter son parti lors de la primaire de la droite et du centre en vue de la dernière présidentielle. En 2007, elle ne s'était pas présentée, préférant soutenir Nicolas Sarkozy, qui la nommera ministre du Logement à son arrivée à l'Élysée. Au printemps dernier, elle a appelé entre les deux tours à voter pour Marine Le Pen afin de faire barrage à Emmanuel Macron.
Ses punchlines... et ses maladresses
L'an dernier, Chrsitine Boutin avait été condamnée pour incitation à la haine après avoir déclaré que "l'homosexualité est une abomination". Samedi, elle regrettait que ses paroles aient "blessé des gens dans le débat sur le mariage homosexuel". Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle tenait des propos polémiques sur les couples de même sexe.
Si on accepte le mariage homosexuel, on sera amené à accepter la polygamie.
Christine Boutin sur Europe 1, le 4 octobre 2012
En 2012, invitée sur Europe 1, elle déclare : "Si on accepte le mariage homosexuel, on sera amené à accepter la polygamie." En 2013, alors que la Palme d'or du festival de Cannes est attribuée au film français "La vie d'Adèle", elle s'illustre en déplorant qu'"on soit envahi de gays."
Férue de Twitter, l'ex-ministre avait annoncé à tort la mort de Jacques Chirac en septembre 2016, en affirmant que "l'information lui avait été donnée par une source sûre".
Dernier coup d'éclat
Samedi, Christine Boutin a donc quitté ses postes de présidente d'honneur du parti chrétien-démocrate et de députée des Yvelines. Et fidèle à elle-même, elle est partie sur un dernier coup d'éclat. Elle a en effet qualifié de "dégueulis d'accusations" les dénonciations de harcèlement sexuel via le hashtag #balancetonporc. Des propos, sans concessions, qui resteront sa marque de fabrique.
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