RENDEZ-VOUS POLITIQUE - L'ancienne députée d'extrême droite Marion Maréchal et ses proches, dont le polémiste Eric Zemmour, se réunissent samedi à Paris en quête d'une "alternative" conservatrice à Emmanuel Macron. Deux contradicteurs devaient venir, mais seul l'essayiste Raphaël Enthoven sera présent, le député LREM Aurélien Taché ayant, en revanche, renoncé à participer.
L’égérie sera Marion Maréchal, les invités Eric Zemmour, Gilbert Collard ou encore Robert Ménard. Rendez-vous politique de la semaine, la "Convention de la droite" est lancée ce samedi 28 septembre à la Palmeraie, dans le 15e arrondissement de Paris, par le journal L’Incorrect, associé aux jeunes associations "Racines d’Avenir" et "Cercle Audace". Une première réunion annuelle qui ambitionne de construire "l’alternative au progressisme, au multiculturalisme et au libre-échangisme", mais aussi de "fêter l'automne du Macronisme", autrement dit l'approche de la fin du quinquennat.
Répondre aux "défis identitaires"
"Réunir une trentaine de personnalités, entrepreneurs, intellectuels, présidents d’associations, hommes politiques français et étrangers" pour débattre sur différents sujets, voilà en tout cas le programme de la réunion. Avec un focus attendu sur les "défis identitaires auxquels sont confrontées les nations occidentales au XXIe siècle". Le souhait des participants serait ainsi de "rompre avec les erreurs des 30 dernières années, sur les questions économiques, sociales et sociétales, afin de réarmer intellectuellement la droite".
Mais si les organisateurs communiquent sur l'événement et son programme depuis l'été, c’est finalement pour d'autres raisons que cette "convention" a fait parler d'elle cette semaine, après avoir essuyé des menaces de boycott pour avoir voulu priver d’accréditation certains médias. Une décision depuis corrigée, non sans mal.
Une polémique avec plusieurs médias
Les journalistes de L'Opinion, L'Express, Libération et de l'émission Quotidien s'étaient vu refuser l'accès à la réunion en début de semaine. Selon Jacques de Guillebon, rédacteur en chef de L'Incorrect, qui assumait alors parfaitement la décision auprès de l'AFP, ce refus était justifié "pour des raisons de personnes, rien à voir avec leurs médias respectifs". Les journalistes en question étaient en effet jugés "agressifs et dénigrants".
Dans des messages visionnés par l'AFP, Jacques de Guillebon reprochait ainsi au journaliste de Libération d'avoir "maltraité certains des organisateurs" et estimait que les deux autres journalistes n'avaient "jamais pensé qu'à [leur] nuire" et étaient "rusées comme le serpent". Les journalistes accrédités, eux, seraient "plus sympathiques", estimait-il encore. Quant à l'équipe de Quotidien, elle n'aurait pas reçu d'accréditation car cette émission serait "juste du divertissement".
. @lopinion_fr dénonce la décision des organisateurs de la Convention de la droite et de @MarionMarechal d'interdire à notre journaliste @ITrippenbach de couvrir leur événement. Cette mesure prise sur des prétextes grotesques touche également nos confrères de @LEXPRESS et de @libe — Nicolas Beytout (@nicolasbeytout) September 25, 2019
Pour dénoncer cette censure, plusieurs médias et invités solidaires ont alors menacé de boycotter l'événement si tous les journalistes n'étaient pas accrédités. Le directeur de la rédaction du Monde, Luc Bronner, celui des rédactions du Figaro, Alexis Brézet, ainsi que la rédactrice en chef web des Inrocks, Marie Kirschen, ont pris position en assurant que leurs équipes - accréditées - ne viendraient pas si la situation perdurait.
Si les organisateurs persistent, @Le_Figaro ne couvrira évidemment pas cet événement. #libertédinformer https://t.co/B6nfwATBm2 — Alexis Brézet (@abrezet) September 25, 2019
"Des pratiques antidémocratiques"
Du côté des invités, Aurélien Taché, député LaREM qui avait initialement accepté l'invitation pour porter la contradiction lors des débats, a maintenu son refus de participer à la convention, même après la réintégration des médias. "Je ne vais pas m'y rendre. Le mal est fait", a-t-il expliqué. "Ce sont des pratiques antidémocratiques. Ce genre de comportement remet en cause leur crédibilité et leur cohérence alors qu'ils voulaient organiser des débats contradictoires et démocratiques."
"Cette polémique n'a pas lieu d'être. Tous les journaux nationaux seront accrédités", a finalement annoncé mercredi matin le compte Twitter de la Convention de la droite, sans plus de commentaires. D'après l'AFP, le journaliste de l'émission Quotidien de la chaîne TMC a lui aussi été invité.
Cette polémique n'a pas lieu d'être. Tous les journaux nationaux seront accrédités. — Convention de la Droite (@ConvDeLaDroite) September 25, 2019
Qui sont les personnalités attendues ?
Alors qui reste-t-il ? De toute évidence Marion Maréchal, puisque cette réunion est organisée par ses proches. L'ancienne députée FN du Vaucluse, qui a abandonné le nom Le Pen et renoncé à la politique, en façade du moins, pour diriger une école à Lyon, assure vouloir "ancrer dans un avenir commun" la droite et l'extrême droite.
Hormis Marion Maréchal ou Éric Zemmour, "à qui échoit la tâche d’ouvrir cette convention", ainsi que les figures politiques citées plus haut, peu d’invités connus du grand public seront présents. Seuls des noms comme Alexandre Pesey, Ivan Rioufol, Gilles-William Goldnadel, Frédéric Saint-Clair, Édouard Husson, Paul-François Paoli, Fabrice Haccoun et Paul-Marie Coûteaux ont été avancés.
Du côté des contradicteurs, à défaut d’Aurélien Taché, le philosophe Raphaël Enthoven a confirmé sa présence. Se disant en contradiction avec Marion Maréchal "sur tous les sujets", il indiquait récemment dans une interview accordée au Point avoir a accepté l'invitation pour faire un discours sur "la critique de la critique des élites".
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