PARLEMENT - Invité ce vendredi sur LCI, Christophe Castaner, patron des députés LaREM à l'Assemblée, s'est expliqué sur le pass vaccinal, dont le vote a été retardé jeudi soir au Parlement.
Christophe Castaner le reconnait lui-même : "L'adoption du pass vaccinal est compliquée." Invitée ce vendredi sur LCI, le patron des députés LaREM est revenu sur le couac observé la veille au Parlement : un tweet du LR Bruno Retailleau a en effet fait capoter l'accord proche entre députés et sénateurs sur ce texte qui déchaîne les passions.
"Ce n'est qu'un révélateur du fait que les sénateurs voulaient à tout prix un accord", a estimé l'ancien ministre de l'Intérieur. "Ils ont passé 4h à avancer, puis à reculer, à tel point qu'ils nous ont totalement perdu. La seule chose qu'on avait compris c'est qu'il voulait un accord, car Valérie Pécresse l'avait demandé à Bruno Retailleau."
Fureur de la majorité
Alors que le Sénat avait voté dans la nuit une version sensiblement modifiée du texte, députés et sénateurs s'étaient réunis en début d'après-midi au Palais Bourbon. Objectif : tenter de s'accorder sur une version commune du texte en commission mixte paritaire (CMP). Après quatre heures de réunion, rythmées par plusieurs suspensions et conciliabules, les élus des deux chambres paraissaient sur le point de toper.
C'est le moment qu'a choisi le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui était à distance, pour tweeter que cette commission mixte avait "donné raison au Sénat" dominé par la droite, dans une "victoire du bon sens". "Le pass est destiné à protéger les Français et à rien d'autre… n'en déplaise à Emmanuel Macron", a-t-il ajouté. Fureur de la majorité, qui a acté l'échec de cette CMP.
Lire aussi
Pass vaccinal : pas d'accord députés-sénateurs, la navette parlementaire reprend
Lire aussi
Pass vaccinal : sur quels points députés et sénateurs doivent-ils s'entendre pour finaliser le texte ?
"Un après-midi assez ubuesque"
Christophe Castaner a dénoncé sur LCI une récupération politique. "Bruno Retailleau n'y était pas. Il veut être le premier à dégainer pour dire : 'J'ai gagné." Sur le fond, il n'y avait pas d'accord. À 18h, il y avait une suspension de séances." Et le député d'ajouter : "C'était un après-midi assez ubuesque, le tout téléguidé par Retailleau qui n'avait qu'une obsession : dire qu'il avait gagné."
Et maintenant ? "Nous reprendrons dès le début de ce vendredi après-midi, nous espérons une adoption en fin de journée", a précisé Christophe Castaner. Le texte doit faire la navette entre l'Assemblée et le Sénat, avant une adoption en début de semaine. Le texte devrait entrer en vigueur dans la semaine du 17 janvier. "Mardi ou mercredi, s'il n'y a pas de saisine du Conseil constitutionnel", a ajouté Christophe Castaner. Une saisine déjà envisagée par l'opposition.