Gérald Darmanin était l'invité du 20H de Gilles Bouleau ce mardi soir.Le ministre de l'Intérieur a maintenu une position de "fermeté" contre l'accueil de migrants arrivés en masse à Lampedusa la semaine dernière.S'il concède que les personnes éligibles au droit d'asile seront accueillies, il estime qu'elles sont peu nombreuses sur l'île italienne.
Invité ce mardi du 20H de TF1, le ministre de l'Intérieur a maintenu la position qu'il avait déjà exprimée ces derniers jours sur le traitement des migrants de Lampedusa, arrivés par milliers sur cette petite île italienne la semaine dernière. Pour Gérald Darmanin, il n'est "pas question" de créer un camp de migrants à Menton, comme cela avait été évoqué dans la journée de lundi.
Il a promis en revanche une augmentation des capacités et des effectifs de police et de gendarmerie, pour traiter les nombreuses personnes interpellées lors de leur passage clandestin de la frontière. Les effectifs de 500 agents à la frontière franco-italienne seront portés à 700, "pour permettre aux policiers et gendarmes de travailler, de faire les contrôles, et de renvoyer" les personnes arrivées illégalement. Le ministre de l'Intérieur a rappelé que 31.000 personnes ont été expulsées cette année depuis Menton.
L'exception des mineurs et des réfugiés politiques
Interrogé sur la réquisition d'un hôtel à Menton destinés à accueillir des réfugiés, Gérald Darmanin a tenu à préciser qu'il s'agissait d'héberger des migrants mineurs, "parfois de très jeunes enfants", interpellés à la frontière. "Le droit français est très clair, les policiers ne peuvent pas les refouler, il y a un devoir d'humanité", a souligné le ministre.
Sur la question des migrants arrivés à Lampedusa la semaine dernière, la France n'en "accueillera pas", a-t-il affirmé, en modérant par la suite son propos. Le ministre a concédé qu'il faudra distinguer parmi les migrants ceux qui sont des "réfugiés politiques", et sont éligibles à l'asile. "C'est le devoir de la France et de l'Europe de les accueillir", a-t-il déclaré, tout en estimant que la plupart des quelque 11.000 migrants arrivés la semaine dernière en Italie ne relèveraient pas de ce statut. "A Lampedusa, ce ne sont pas des Afghans, ni des Syriens", a-t-il lancé, rappelant que s'ils proviennent d'un pays où ils ne sont pas menacés, ils y seront renvoyés.
60% des personnes arrivées à Lampedusa sont francophones
Gérald Darmanin
Présent ce lundi à Rome, le ministre de l'Intérieur français a proposé à son homologue italien sa coopération pour reconduire des personnes vers les pays avec lesquels la France a de bonnes relations diplomatiques. "60% des personnes arrivées à Lampedusa sont francophones", selon Gérald Darmanin, "il y a des Ivoiriens et des Sénégalais, qui n'ont pas à demander l'asile en Europe". Selon les termes de la coopération européenne, les demandes d'asile se feront aux frontières et sous 15 jours, un processus pour lequel le ministre dit vouloir aider l'Italie à les réaliser sur son sol. "La solution est européenne", a estimé Gérald Darmanin, "et entre Européens, nous devons être fermes face à l'immigration irrégulière". Il dit avoir l'approbation de la Première ministre Giorgia Meloni sur ce point, connue par le passé pour son euroscepticisme.
La troisième et dernière question posée par Gilles Bouleau à Gérald Darmanin portait sur l'arrivée prochaine à l'Assemblée d'un projet de loi qui octroierait un statut aux travailleurs étrangers des secteurs en tension. "La loi Immigration (...) prévoit deux grands piliers", a expliqué le ministre de l'Intérieur : "l'expulsion des délinquants étrangers", et "la régularisation" de ceux qui travaillent dans un secteur en tension, s'ils résident sur le sol français depuis au moins trois ans. Le BTP, l'agriculture et la restauration seraient les principaux secteurs considérés comme "en tension". Critiqué par la droite sur ce projet, Gérald Darmanin a appelé à la cohérence : "La France est un pays ferme, mais humain", a-t-il conclu.
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