MODUS OPERANDI - Le débat sur l’immigration se tiendra à l’Assemblée nationale les 30 et 2 octobre prochain. Selon le gouvernement, il doit permettre de "poser un constat de manière sereine". Éclairage sur ses participants et modalités.
Lundi, Emmanuel Macron a mis les pieds dans le plat en évoquant les enjeux migratoires. "Nous n'avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet en face", a dit le président de la République. Quitte à dérouter l’aile gauche de son parti, le chef de l’Etat a dénoncé les abus du droit d’asile et remis en question le maintien sur le territoire de ceux qui en sont déboutés. A deux semaines de sa tenue à l’Assemblée nationale donc, précisions sur ce débat, ses participants et ses modalités.
Qui est à l'initiative du débat ?
Dans les tuyaux depuis le mois d’août, ce débat a été annoncé par Emmanuel Macron le 11 septembre dernier. Une offensive sur l’immigration que le chef de l’Etat veut reproduire chaque année afin de marquer de manière durable la deuxième partie de son quinquennat. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a précisé que le débat était programmé pour "discuter des perspectives à donner à la politique migratoire et des mesures qui peuvent l’améliorer".
Quels sont les modalités d’organisation ?
Ce débat sur l'immigration est un débat sans vote où chacun pourra s’exprimer comme bon lui semble.
Qui va animer le débat ?
Après une séance de travail à Beauvau, une réunion intergroupes de la majorité, des auditions de spécialistes en commissions et des déplacements européens, les députés de la majorité se sont préparés activement. Ils devraient animer les débats au Palais Bourbon.
Qui pourra prendre la parole ?
Dans les faits, tous les groupes parlementaires vont avoir la parole. Les élus non-inscrits, 14 au total, dont les membres du Rassemblement national, disposent d'un temps de parole tournant. Il s’étaient vu attribuer un temps de parole de 5 minutes, et c’était au tour de l'ex-LaREM Matthieu Orphelin de s'exprimer, mais celui-ci a décidé de céder ce temps au RN. "Marine Le Pen et le Rassemblement national essayent de lancer une fausse polémique sur le fait qu'ils seraient bâillonnés lors du débat sur l'immigration. Afin de l'éteindre et pour que la voix des plusieurs millions de personnes qui votent pour eux soit entendue, je renonce à mon temps de parole et le laisse au député du RN Ludovic Pajot", a expliqué mercredi Matthieu Orphelin, adversaire revendiqué du RN.
"Evidemment, ça ne change rien au fait que je vais m'impliquer sur ce sujet, notamment avec le dépôt d'une proposition de loi pour mieux anticiper les problématiques liées aux déplacements environnementaux et aux réfugiés climatiques", a précisé le proche de Nicolas Hulot.
Marine Le Pen a dit jeudi accepter les cinq minutes de temps de parole cédées au RN mais a continué de dénoncer un "problème fondamental pour notre démocratie" : "En réalité, le pouvoir va décider quand j'ai le droit de parler et quand je n'ai pas le droit de parler", a-t-elle notamment estimé jeudi sur France 2.
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Quels débouchés ?
Interrogée pour savoir quels pourraient en être les débouchés, la porte-parole du gouvernement a souligné que "le débat n'ayant pas encore eu lieu" et le constat établi, elle ne pouvait le dire "à ce stade", tout en notant qu'il pourrait permettre "le cas échéant, et si c'était jugé nécessaire, d'apporter des nouvelles réponses, des ajustements et pourquoi pas des mesures législatives ou réglementaires ou que sais-je".
A quinze jours de cette discussion, le chef de l'Etat a fixé le cap à la majorité et au gouvernement lundi soir en appelant à "regarder ce sujet en face". "La gauche n'a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l'extrême droite", a-t-il martelé.
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