Le face-à-face entre Eric Zemmour et Valérie Pécresse sur TF1 et LCI a connu des moments de grande tension, jeudi 10 mars.Les deux candidats à la présidentielle se sont notamment accusés mutuellement de proximités présumées, pour l'un avec les milieux néonazis, pour l'autre avec les islamistes.
Tendu dès les premières secondes, le débat entre Valérie Pécresse et Eric Zemmour a été émaillé d'accusations mutuelles, notamment lors d'un passage particulièrement virulent au cours duquel la candidate de la droite a pointé les proximités présumées de l'ancien polémiste (voir la vidéo en tête de cet article).
Tout est parti d'un débat sur la sécurité, au cours duquel Valérie Pécresse défendait, comme Eric Zemmour, le renforcement de la légitime défense pour les policiers. "Je suis de droite", assure-t-elle, à l'appui de son argumentaire. Face aux piques de son adversaire, l'accusant d'être "du centre", l'ancienne ministre attaque frontalement Eric Zemmour. "Moi, je suis de droite, il n'y a pas de salut nazi dans mes meetings", lâche-t-elle, faisant référence au geste explicite d'un participant filmé lors du dernier meeting organisé par le candidat, le 7 mars à Toulon.
"Moi non plus", rétorque Eric Zemmour, "on l'a viré tout de suite". L'équipe du candidat avait en effet assuré peu après que ce "participant inconnu" avait été évacué du meeting.
"Des nazis qui entourent un juif d'Algérie..."
Crescendo : Valérie Pécresse reprend son attaque. "Marine Le Pen dit que vous êtes entouré par des nazis", lance-t-elle, invoquant des propos tenus par la candidate du RN début février et citant plusieurs noms à l'appui. Marine Le Pen avait affirmé que le candidat de Reconquête attirait des éléments néonazis, dont elle-même avait dû se débarrasser au sein de sa formation.
"Marine Le Pen raconte n'importe quoi", répond Eric Zemmour. "Pourtant, elle s'y connait en nazis", insiste la candidate. Zemmour : "Je ne vous le fais pas dire, voyez ça avec elle [...] Il y a des nazis qui entourent un juif d'Algérie. C'est original, remarquez... Ils ont le cerveau à l'envers, les nazis, parce qu'ils n'ont rien compris au nazisme."
- Pécresse : "Eh bien écoutez, j’ai vu les photos du salut nazi dans votre meeting. Qu’est-ce qu’il y faisait ?"
- Zemmour : "J'en sais rien..."
- Pécresse : "Il se reconnaissait dans vos idées ?"
- Zemmour : "Mais bien sûr, bien sûr. C'est ridicule..."
"Vous êtes une collabo du totalitarisme"
La foire d'empoigne dérive ensuite vers les accusations de proximité avec l'islamisme. Eric Zemmour accuse Valérie Pécresse d'être "l'alliée de Jean-Christophe Lagarde (président de l'UDI, NDLR), un centriste qui est proche des islamistes. Vous êtes une collabo du totalitarisme islamiste".
Ce à quoi l'ancienne ministre réplique que Jean-Christophe Lagarde est "celui qui a mis dans sa mosquée de Drancy l'imam Hassen Chalghoumi, l'imam le plus protégé de France" en raison de ses prises de position, précisément, contre les islamistes.
Puis vient, inévitablement, le sujet Tariq Ramadan. Valérie Pécresse remet sur la table des informations révélées en 2018 par le JDD, en marge d'une enquête judiciaire visant Tariq Ramadan, sur des échanges par SMS entre l'islamologue suisse controversé et Eric Zemmour, où ce dernier assurait à son interlocuteur aimer leurs "débats francs et virils comme des matchs de foot", achevant son message par "Amitiés" et "Embrassade".
"Dites-moi, c'est quoi votre amitié avec Tariq Ramadan ?" lance Valérie Pécresse. "Je n'ai aucune amitié avec Tariq Ramadan", réplique l'intéressé. "Ah si", insiste la candidate, "on a vu les SMS publiés dans la presse. 'Amitiés', 'embrassade'... Vous embrassez un Frère musulman qui est pour la lapidation des femmes adultères. Et vous le défendez."
"Non, je ne le défends pas", s'agace Eric Zemmour. "Moi, contrairement à vous, pendant que vous vous planquiez, je combattais Tariq Ramadan à la télévision."
"Non seulement je n'étais pas planquée, mais M. Ramadan est venu à un meeting contre moi, organisé par Claude Bartolone et Clémentine Autain", répond la candidate LR en guise d'ultime réplique, en référence à sa campagne de 2010 pour les élections régionales. "Il était un de mes ennemis. Je combattais son idéologie à une époque où vous étiez fasciné par lui."
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