Ce dimanche 10 septembre, Edouard Philippe est l'invité du portrait de la semaine de "Sept à Huit", diffusé sur TF1.L'ancien Premier ministre et maire du Havre répond aux questions sur ses ambitions pour 2027.Ces derniers mois, il fait peu de doutes qu'il a bien l'intention de jouer un rôle majeur à la prochaine élection présidentielle.
S'il refuse de les révéler clairement, ses intentions font peu de doutes. Après Matignon, Edouard Philippe vise l'Élysée en 2027. Ça tombe bien, dans quatre ans, Emmanuel Macron ne pourra pas se porter candidat à l'élection présidentielle, et à l'heure actuelle, il semblerait que pour avoir une chance de l'emporter, il faille réussir à rallier une partie de la droite, dont il est issu. D'ici là, le maire du Havre a trouvé sa stratégie pour patienter : être loyal envers le président de la République tout en faisant des propositions fortes, alterner périodes de silence et prises de parole répétées. Ce dimanche, il fait l'objet du portrait de la semaine de "Sept à Huit" sur TF1, dont vous pouvez retrouver un premier extrait dans la vidéo ci-dessus.
"Sur la forme, c'est plutôt bien fait : une période de silence, une prise de position qui est censée surprendre, sur un terrain où on ne l'attend pas, et avec une certaine hauteur de vue", analysait un stratège de la droite auprès de l'AFP. Récemment, les exemples ne manquent pas. Dans un entretien fleuve sur l'immigration paru dans L'Express au mois de juin, l'ex-Premier ministre jugeait le projet de loi immigration présenté par le ministre de l'Intérieur "nécessaire" mais pas "suffisant", et s'était payé le luxe de remettre en cause un accord sur l'immigration datant de 1968 avec l'Algérie.
Un allié dont il faut se méfier ?
Un peu plut tôt, pendant la réforme des retraites, s'il avait là encore fait preuve de fidélité en soutenant le principe même d'une réforme, il avait rappelé qu'il était favorable à un départ à la retraite à 67 ans. À l'Assemblée nationale, régulièrement des membres du groupe Horizons affichent leur refus de voter en faveur de textes présentés par la majorité. Qui regrette que leur chef ne tape pas assez fort du poing sur la table pour les rappeler à l'ordre. Dans le camp présidentiel, on voit Philippe comme un allié "loyal, mais libre" ; il est scruté, il inquiète.
Edouard Philippe a de la concurrence, ses deux anciens camarades des Républicains et membres du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Le premier s'est lancé bruyamment en réunissant ses soutiens il y a deux semaines à Tourcoing, mettant en avant sa fibre sociale et son désir de parler aux classes populaires ; le second attend sagement dans l'ombre, bien décidé à faire valoir son bilan sur l'économie du pays. Edouard Philippe a donc opté pour la méthode intermédiaire, et les sondages lui donnent raison.
Le mieux placé selon les sondages
Selon une étude OpinionWay pour le Parisien publiée le 2 septembre, l'ancien chef du gouvernement est le plus à même de rassembler l'électorat de droite et le centre en vue de 2027. Ils sont 42% à le penser, loin devant Bruno Le Maire (27%), Gérald Darmanin et Xavier Bertrand (22%) ou encore Laurent Wauquiez (17%). Il arrive également en tête auprès des sympathisants de droite : 66% le jugent le plus rassembleur, contre 54% pour le président de la région Hauts-de-France, 53% pour le ministre de l'Économie, 50% pour le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et 44% pour le ministre de l'Intérieur. À la question "pour qui seriez-vous prêt à voter en 2027", il émarge là aussi en tête. 33% se disent prêts, 30% pour Marine Le Pen et seulement 19 et 17% pour Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.
Ces dernières semaines, Emmanuel Macron a estimé qu'il pourrait faire partie de ceux capables de "prendre le relais" à l'Élysée en 2027, Elisabeth Borne a dit voir en lui "de très grandes qualités d'homme d'État".
Pour conforter cette avance, Edouard Philippe continue ses déplacements sur le terrain au plus près des Français. Il cultive cette proximité et a bien compris la nécessité de s'adresser à tous, partout. Dans un livre publié ce 13 septembre et intitulé "Des lieux qui disent", il racontera "sa rencontre avec un pays, avec la saisissante diversité géographique et humaine de la France", et livrera "une réflexion sur l'école, la santé, les grandes infrastructures, la justice et la laïcité". Déjà un programme ?