Présidentielle : "compte tenu de l'enjeu", François Hollande appelle à voter Emmanuel Macron

par Maëlane LOAËC
Publié le 14 avril 2022 à 22h02, mis à jour le 15 avril 2022 à 11h13

Source : JT 20h Semaine

Invité du 20H de TF1, l'ancien chef de l'État socialiste a apporté son soutien au président-candidat, pour éviter "les mains extrêmement dangereuses" de Marine Le Pen.
Il a toutefois appelé Emmanuel Macron à des "gestes" envers la gauche, qui étaient selon lui "attendus".

S'il s'est parfois montré critique à l'égard de son successeur, qui a d'ailleurs été son ministre de l'Économie sous son propre quinquennat, François Hollande a tout de même invité les électeurs à donner leur voix au candidat marcheur pour le second tour du scrutin présidentiel, comme il l'avait fait en 2017. "J'appelle les Français, compte tenu de l'enjeu, à voter pour Emmanuel Macron", a lancé l'ancien président socialiste sur le plateau du 20H de TF1 ce jeudi. 

"J'ai entendu les prises de position. Dire simplement 'pas une seule voix pour Marine Le Pen' est insuffisant", a-t-il jugé, renvoyant sans le nommer à la mise en garde de Jean-Luc Mélenchon. Avant d'assurer : "Quelles que soient les réticences et les colères que beaucoup peuvent avoir, c'est le vote Macron qui permet que Madame Le Pen ne gagne pas".

Se refusant à "toute leçon de morale", le soutien d'Anne Hidalgo a toutefois estimé que dans le cadre de cette élection présidentielle, "l'essentiel, c'est la France, sa cohésion, son avenir européen et son indépendance". Il a ainsi appelé à "faire en sorte que la France ne tombe pas dans des mains qui seraient extrêmement dangereuses pour notre avenir". Et de détailler longuement les craintes que lui inspirerait une victoire de Marine Le Pen, qui affrontait déjà Emmanuel Macron lors de la précédente élection, prédisant "trois remises en cause fondamentales"

En cas de victoire de Marine Le Pen, des risques pour la Constitution française et la politique internationale

Tout d'abord, une remise en cause "de nos principes, de nos valeurs, de ce qui fait la France, car elle envisage de changer le cadre de la Constitution française, du général De Gaulle", a-t-il commencé à lister. François Hollande dit craindre également que la candidate du RN ne revienne sur "l'appartenance de la France à l'Union Européenne", même si elle assure ne pas vouloir en sortir : "Tout ce qu'elle propose (...) serait une occasion pour nos partenaires de dire que nous devons sortir, avec des conséquences sur l'euro", a-t-il assuré. 

Sur le volet des "alliances" internationales enfin, il a rappelé que Marine Le Pen souhaite "sortir du commandement intégré de l'Otan", "ce qui s'est fait dans le passé mais aurait d'autres conséquences aujourd'hui avec la guerre en Ukraine", a-t-il commenté, ajoutant qu'elle "considère que la Russie de Vladimir Poutine, qui massacre en ce moment en Ukraine, est un allié"

Mais si sa voix ira au président-candidat, il a toutefois estimé que des "gestes" d'Emmanuel Macron à destination de la gauche étaient "attendus", l'appelant à avoir "le sens du dialogue, de l’apaisement, de la considération". Sur le sujet des retraites par exemple, "il n'y a pas de projet qui soit ficelé d’avance", a-t-il estimé, mettant en garde l'actuel président contre "un projet qui ferait que ceux qui votent pour Emmanuel Macron sans partager son programme seraient en plus obligés de subir une réforme de cette ampleur".

Quant à l'avenir de la gauche, François Hollande a évoqué le score de Jean-Luc Mélenchon, qui s'est hissé troisième de l'élection, quand son propre parti, le PS, s'est effondré sous les 2%. Selon lui, l'Insoumis a obtenu des voix socialistes et écologistes "moins pour son programme mais parce qu'il était à leurs yeux celui qui pouvait permettre à la gauche d'être au second tour". "Il faut recréer les conditions du choix", a-t-il appelé de ses vœux.

L'ancien chef de l'État est aussi revenu sur le rôle qu'il pourrait lui-même jouer dans la reconstruction de cette gauche. Il a refusé de se prononcer avant la fin du scrutin présidentiel sur son éventuelle participation aux législatives, ce qu'a déjà pourtant laissé entendre son entourage

"Je ne peux pas me résoudre à ce qu'il se passe aujourd'hui, à ce que tout ce que j'ai porté depuis des années, toutes les idées de la gauche, les avancées rendues possibles grâce à elle, soient à ce niveau-là aujourd'hui", a-t-il seulement glissé. 


Maëlane LOAËC

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