Comme tous les trois ans, le Sénat se renouvellera de moitié ce dimanche 24 septembre.La chambre haute, aujourd'hui dominée par la droite, ne devrait pas changer de majorité et son président Gérard Larcher (LR) être réélu.
L'équilibre du Sénat ne devrait pas être bouleversé. Ce dimanche 24 septembre, 170 des 348 sièges du Sénat seront renouvelés et 78.000 grands électeurs sont appelés aux urnes pour départager 1819 candidats. À l'issue du scrutin, la droite devrait rester majoritaire et le camp présidentiel limiter les pertes grâce au parti d'Edouard Philippe Horizons. Le président Les Républicains Gérard Larcher devrait être réélu, et des personnalités comme l'écologiste Yannick Jadot faire leur entrée au palais du Luxembourg. Voici quels sont les principaux enjeux du scrutin.
LR devrait assoir sa domination
"L'objectif est vraiment de nous maintenir. Par les temps politiques difficiles et instables que l'on connaît, la stabilité est déjà une grande victoire", a indiqué à l'AFP Bruno Retailleau, le patron du groupe LR, crédité de 145 sénateurs sur 348 au total. Quelques mois après les débats sur la réforme des retraites qui ont cristallisé les dissensions dans sa famille politique, le sénateur de Vendée reconnaît tout de même qu'"on peut perdre un siège quand on est divisés", citant l'Essonne ou encore Paris, où les candidats officiels sont concurrencés par deux listes dissidentes. Cette mainmise devrait permettre à Gérard Larcher d'être réélu à la tête du Sénat, lui qui est à sa tête depuis 2014.
Renaissance lié à Horizons
La majorité présidentielle, minoritaire et éparpillée dans plusieurs groupes au Sénat, ne devrait pas élargir son assise. Les sénateurs étant élus au suffrage universel indirect par des maires ou des conseillers municipaux, les résultats du parti présidentiel aux dernières élections municipales ne devraient pas l'aider à recueillir d'excellents résultats ce dimanche. Le patron du groupe François Patriat espère "rester constant voire croître légèrement", mais plusieurs de ses candidats sont en difficulté, concurrencés par des listes proches des partis alliés Horizons, le mouvement d'Edouard Philippe, et du MoDem.
Le camp présidentiel, qui a besoin de son allié à l'Assemblée nationale, n'a pas vraiment cherché à calmer les ambitions de l'ancien Premier ministre et de ses candidats. "Notre objectif, c'est évidemment de faire en sorte qu'Horizons puisse (…) constituer un élément solide d'un pôle central de la chambre haute", avait lancé Edouard Philippe en clôture des journées de rentrée de son parti, rêvant de constituer un groupe. Si ce dernier voit le jour, il devrait toutefois rester en soutien du parti d'Emmanuel Macron.
La gauche unie veut atteindre la barre des 100
Aujourd'hui, socialistes, écologistes et communistes sont représentés au Sénat. Pour ces élections, ils se présentent alliés dans une quinzaine de départements, sans La France insoumise, et se sont fixés comme objectif de dépasser la barre des 100 élus (contre 91 actuellement).
"Je ne suis pas sûr qu'on y arrive, mais on espère tous progresser un petit peu", glisse Patrick Kanner, le chef de file des socialistes (64 sièges). Avec Yannick Jadot éligible à Paris, les écologistes semblent les mieux placés pour grossir leurs rang. Quatre de leurs douze membres sont renouvelables lors de ce scrutin, et ils espèrent gagner quelques sièges pour "approcher la vingtaine", dixit leur président de groupe Guillaume Gontard.
Le RN fera-t-il son retour au Sénat ?
Depuis que le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier a rallié le parti d'Eric Zemmour, le Rassemblement national est absent du Sénat. Ce dimanche, le parti de Jordan Bardella aura espoir de (re)faire son entrée au sein du palais du Luxembourg. "Je pense qu'on fera entre deux et cinq sièges, au maximum", a estimé le vice-président du parti Sébastien Chenu. Un décompte encore éloigné des 10 sénateurs requis pour constituer un groupe.