Avant la crise des Gilets jaunes, "des erreurs ont été faites", reconnaît Emmanuel Macron

Publié le 16 décembre 2021 à 6h40, mis à jour le 16 décembre 2021 à 6h55

Source : TF1 Info

GILETS JAUNES - Invité de TF1 et LCI ce mercredi soir, le président de la République Emmanuel Macron est revenu sur la crise sociale qui a secoué le cœur de son quinquennat.

C'est l'un des événements majeurs du quinquennat d'Emmanuel Macron. Un an et demi après son arrivée à l'Élysée, le chef de l'État a dû faire face à une crise sociale inédite dite des "Gilets jaunes". Et même si les revendications des manifestants remontaient à plusieurs années, le président de la République reconnaît sa part de responsabilité. "Je ne vais pas vous dire que je ne suis pour rien dans la crise des Gilets jaunes", admet Emmanuel Macron, invité mercredi sur TF1 et LCI.

"Personne n'a vu arriver une telle crise", estime le chef de l'État. "Vous avez toujours une responsabilité quand vous êtes aux responsabilités. Il y a eu, à ce moment-là, des erreurs qui ont été faites." Parmi elles, l'augmentation du prix des carburants. "La mécanique de l'augmentation des carburants est votée dès 2015", rappelle Emmanuel Macron. "Comme c'est voté, on pense que c'est fait, nous ne nous occupons pas suffisamment du moment où cela arrive dans la vie des gens. Je suis maintenant obsédé par cela."

Emmanuel Macron tacle les politiques "trop heureux de voir le gouvernement en difficulté"

Autre décision qui a suscité une polémique : le passage aux 80 km/h. "C'est une bonne décision pour la sécurité routière, une bonne mesure pour réduire les accidents", assure toujours le président de la République. "Mais c'est sans doute arrivé à un moment où nos compatriotes n'ont pas compris cette décision, où elle a été peut-être appliquée de manière trop uniforme sur tout le territoire. Il fallait sans doute la laisser à chaque département, ce qu'on a ensuite fait, pour l'adapter à la réalité du terrain."

Le chef de l'État assure aussi avoir été marqué par les violences qui ont éclaté en marge des manifestations, même s'il ne "veut pas résumer la crise des Gilets jaunes à ces personnes". "J'ai été touché lorsque l'Arc-de-Triomphe a été souillé", raconte Emmanuel Macron. "J'ai vu la violence absurde de celles et ceux qui avaient décidé de casser les sculptures. J'ai vu à la fois le désarroi et la colère des riverains. Ce jour-là, j'ai eu beaucoup d'inquiétude pour le pays."

Le président de la République s'en prend également à certains responsables politiques qui n'ont pas condamné ces violences. "Dans le débat public, j'ai vu des décideurs qui, trop heureux de voir le gouvernement en difficulté, ont légitimé" la violence, dénonce Emmanuel Macron. "Dans une démocratie, parce qu'il y a des élections régulières, on n'a pas droit aux discours de haine et à la violence contre les dirigeants. On peut combattre leurs idées, mais le respect fait partie du jeu démocratique. Si la violence et la haine reviennent, alors c'est la démocratie elle-même qui s'effondrera."


Idèr NABILI

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