RÉACTIONS – Après des semaines de tensions, Florian Philippot a claqué la porte du Front national ce jeudi matin. La décision de l’ex-bras droit de Marine Le Pen a déclenché un flot de réactions au sein du mouvement... pas vraiment tendres à son égard.
Une surprise ? Pas vraiment. "Je n'ai pas le goût du ridicule, je n'ai jamais eu le goût de rien faire". Rétrogradé mercredi soir au rang de vice-président sans attribution du Front national, pour avoir refusé de quitter la présidence de son association "Les Patriotes", Florian Philippot a annoncé qu’il quittait le Front national, ce jeudi matin sur France 2. Une décision qu’il a réaffirmée quelques instants sur son compte Twitter. "Peiné, je quitte le Front national. Mon engagement politique pour la France est intact", a-t-il écrit.
Peiné, je quitte le Front National. Mon engagement politique pour la France est intact. https://t.co/htEyj0uAnS — Florian Philippot (@f_philippot) 21 septembre 2017
"Le Front national se remettra sans difficulté"
La présidente du parti, Marine Le Pen a rapidement réagi à cette décision : "Je prends acte de sa décision, je la respecte, mais je réfute formellement l’habillage qu’il effectue et les accusations qu’il porte. Ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace (…) Il a choisi le positionnement de victimisation", a-t-elle déclaré sur LCP. Florian Philippot est-il mort politiquement pour autant ? "Je le crains pour lui (…) Tous ceux qui ont souhaité mener une aventure solitaire ont disparu", a-t-elle assuré.
Pour @MLP_officiel , "le Front national se remettra sans difficulté du départ de Florian #Philippot " #QDI pic.twitter.com/ZsetaR4bIj — LCP (@LCP) 21 septembre 2017
#Philippot mort politiquement ? "Je le crains pour lui… Tous ceux qui ont quitté le FN ont disparu", répond @MLP_officiel #QDI pic.twitter.com/BuR7GEVO3w — LCP (@LCP) 21 septembre 2017
"Il était temps !"
Réjouis, certains cadres du parti ne s'en sont pas cachés. Le plus virulent, un certain Louis Aliot, député des Pyrénées-Orientales. "Le Front national va enfin connaître l'apaisement face à un extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux qui tentait de museler notre liberté de débattre (...) Tous les talents et compétences méprisés par l'amicale des privilégiés à grosse tête vont enfin pouvoir s'exprimer. Un nouveau souffle", a-t-il écrit sur son compte Twitter. Louis Allot qui s'est laissé quelques instants plus tard aller à une métaphore par vraiment diplomate. En témoigne le tweet-ci-dessous. Une image de montgolfière qui prend l'eau et une légende : "Fait divers dans le Paf : Gonflée à l'hélium médiatique, une montgolfière se crashe !"...
Le @FN va enfin connaître l'apaisement face à un extrémiste sectaire, arrogant et vaniteux qui tentait de museler notre liberté de débattre. — Louis Aliot (@louis_aliot) 21 septembre 2017
Tous les talents et compétences méprisés par l'amicale des privilégiés à grosse tête vont enfin pouvoir s'exprimer. Un nouveau souffle. — Louis Aliot (@louis_aliot) 21 septembre 2017
Fait divers dans le Paf : Gonflée à l'hélium médiatique, une montgolfière se crashe ! pic.twitter.com/CUBePadL7Y — Louis Aliot (@louis_aliot) 21 septembre 2017
Autre soulagement, celui de Robert Ménard, maire frontiste de Béziers. Le courant ne passait pas vraiment entre les deux hommes. "Il était temps !", écrit l'élu local avant d'ajouter : "Maintenant il ne s'agit pas de faire du Philippot sans Philippot…" De son côté, Wallerant de Saint Just a rendu coup pour coup à l'ex-numéro 2 du mouvement frontiste. Celui-ci ayant qualifié "la refondation du parti" de "retour en arrière terrible" et déclaré que le FN était "rattrappé par ses vieux démons" dans son interview sur France 2, le trésorier du parti lui a répondu sur Twitter : "Ça, ce sont des mensonges indignes".
Ça, ce sont des mensonges indignes https://t.co/d4lXi2gpQ3 — W. de SAINT JUST (@wdesaintjust) 21 septembre 2017
Il était temps ! Reste maintenant à changer de ligne. #Philippot #FN https://t.co/sn6mAoXSks — Robert Ménard (@RobertMenardFR) 21 septembre 2017
"Une manœuvre de Marine Le Pen"
Numéro 2 du Front national, Bruno Mégret l'a lui aussi été sous l'ère Jean-Marie Le Pen. Et il attribue la crise actuelle à personne d'autre que Marine Le Pen : "C'est un phénomène tout à fait paradoxal puisque Marine et Florian sont sur la même ligne politique. En réalité, c'est une manœuvre de Marine Le Pen afin d'écarter d'elle la contestation", a-t-il déclaré sur LCI.
Même tonalité chez le député du Gard, Gilbert Collard : "Il n'y a pas de questions de fond. C'est une affaire de fracture relationnelle. C'est aussi la nécessité légitime de préserver la parole de Marine Le Pen. Elle doit être la seule à parler et elle a raison de vouloir récupérer cette plénitude de parole", a-t-il expliqué sur LCI. Sur Twitter, l'avocat a également ironisé sur Florian Philippot, "consacré exorciste en chef du bénitier médiatique".
Le voici consacré exorciste en chef du bénitier médiatique : trop drôle ! pic.twitter.com/0jOCE5QPUP — Gilbert Collard (@GilbertCollard) 21 septembre 2017
"C'est regrettable"
Plus pondéré, Bruno Gollnisch, membre du Bureau Politique du Front national, a jugé la situation comme "regrettable". "C’est malheureusement ce qui se produit quand les dissensions s’étalent sur la place publique (...) Je ne crois pas que Florian Philippot ait toujours souhaité la sérénité. Il aurait été beaucoup plus mesuré dans ses appréciations publiques. Je n’étais pas toujours d’accord avec lui, mais je n’étais pas son ennemi. C’est très regrettable, mais le Front national en a vu d’autres", a-t-il déclaré sur LCI.
Un départ regretté également par le secrétaire général Nicolas Bay : "Je regrette la décision. Il avait évidemment toute sa place au FN, mais il fallait qu'il accepte le débat (...) le Front National est un grand mouvement et s'en remettra."
"Je ne me réjouis pas du tout du départ de @f_philippot mais le Front National est un grand mouvement et s'en remettra." #8H30Politique — Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 21 septembre 2017
"Je suis Florian par conviction et par amitié"
Il y a la parole... et les actes. Quelques instants après l'annonce, Sophie Montel, député français au Parlement Européen et vice-présidente de l'association Les Patriotes, a pris une décision radicale : "J'envoie aujourd'hui ma lettre de démission à Marine Le Pen !", a-t-elle écrit. Une décision sur laquelle elle est revenue sur LCI. "Je suis Florian par conviction et amitié (...) Ça fait des années qu'il est critiqué de manière très violente en interne y compris avec des gens qui se permettent de le faire de l'extérieur".
J'envoie aujourd'hui ma lettre de démission à @MLP_officiel ! — Sophie Montel (@Sophie_Montel) 21 septembre 2017
Florian Philippot, seul ou presque contre tous. La route s'annonce délicate...
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