François Fillon de retour à l'Assemblée nationale pour s'expliquer sur ses liens avec la Russie

par J.F
Publié le 2 mai 2023 à 11h57

Source : Sujet TF1 Info

Ce mardi, François Fillon sera auditionné par la commission d'enquête sur les ingérences étrangères de l'Assemblée nationale à propos de ses liens avec la Russie.
L'ancien Premier ministre a siégé dans deux conseils d'administration de géants russes, dont il a démissionné après l'invasion russe en Ukraine en février 2022.

Il a passé plusieurs décennies dans les couloirs du palais Bourbon et sur les bancs de son hémicycle en tant que député. Ce mardi 2 mai, François Fillon fait son retour à l'Assemblée nationale, où il est auditionné par la commission d'enquête sur les ingérences étrangères de l'Assemblée nationale sur ses liens avec la Russie. Depuis sa défaite à l'élection présidentielle de 2017, l'ancien Premier ministre s'est reconverti dans le privé et a notamment siégé aux conseils d'administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubeshneft (hydrocarbure).

François Fillon avait rejoint en décembre 2021 le conseil d'administration de Sibur, notamment contrôlé par Leonid Mikhelson, l'un des hommes les plus riches de Russie, et Guennadi Timtchenko, un proche de Vladimir Poutine, visé par des sanctions. Quelques mois plus tôt, en juin 2021, il avait intégré la même instance chez Zarubezhneft, détenue par l'État russe.

Le 24 février 2022, au moment même où l'armée russe envahissait l'Ukraine, l'ancien Premier ministre avait été vivement critiqué après avoir déploré "le refus des Occidentaux" d'entendre les revendications de Moscou concernant l'Otan. Le lendemain, il avait annoncé démissionner de ses mandats russes. Face à l'invasion russe en Ukraine, "je ne saurais poursuivre ma participation aux conseils des entreprises russes Zarubezhneft et Sibur", écrivait-il dans une tribune publiée par le JDD, indiquant prendre cette décision avec "tristesse".

Le RN souhaite faire oublier ses propres liens avec la Russie ?

Dans cette tribune, l'ancien chef du gouvernement fustigeait "un échec collectif" de voir "aujourd'hui, la guerre de retour au cœur de l’Europe". "Mais dans la hiérarchie des responsabilités, Vladimir Poutine est le seul coupable d’avoir enclenché un conflit qui aurait pu, qui aurait dû être évité", affirme-t-il, estimant qu'"il faut faire avec les réalités", "en fonction des intérêts de la France et de ceux de la sécurité du pays".

Présidée par le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, la commission d’enquête a pour objet "d’établir s’il existe des réseaux d’influence étrangers qui corrompent des élus, responsables publics, dirigeants d’entreprises stratégiques ou relais médiatiques dans le but de diffuser de la propagande ou d’obtenir des décisions contraires à l’intérêt national". Lancée à l'initiative du parti de Marine Le Pen, elle a pour but de tenter de couper court aux accusations faisant du RN un agent de l’influence russe en France.

La commission d'enquête a déjà interrogé les anciens ministres socialistes Arnaud Montebourg et Michel Sapin, et le député européen RN Thierry Mariani, visé par deux enquêtes préliminaires sur de possibles faits de corruption et de trafic d’influence avec une association franco-russe. Jean-Pierre Chevènement est également convoqué ce mardi, et José Bové le 4 mai. 


J.F

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