Le géopolitologue Pascal Boniface était l’invité d’Adrien Gindre ce mercredi 28 février dans "Les Matins de LCI".L’idée de pourparlers de paix entre Kiev et Moscou refait surface depuis quelques jours.Selon spécialiste, l’hypothèse d’un conflit gelé, comme en Corée, n’est pas non plus à exclure.
L’heure n’est pas aux négociations aujourd’hui, affirme le président français Emmanuel Macron. Pour autant, de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à des pourparlers de paix entre Moscou et Kiev. Dernièrement, le Wall Street Journal racontait que lors de la réception de Volodymyr Zelensky à l’Élysée, il aurait été conseillé alors au président ukrainien, après avoir été un grand chef de guerre, de devenir un homme d’État qui prendrait des décisions difficiles. Autrement dit, accepter d’amputer une partie de son territoire pour pouvoir faire la paix. La semaine dernière, Pékin a également appelé à entamer des pourparlers pour mettre fin à la guerre.
Pour le géopolitologue Pascal Boniface, le président ukrainien Volodymyr Zelenski n’est pas en situation d’accepter des négociations en interne. Une partie de son opinion, horrifiée par les crimes russes et qui se sent agressée à juste titre n’accepterait pas, souligne-t-il. "[Volodymyr] Zelensky était prêt à des négociations en mars-avril 2022, parce qu’il perdait du terrain. Puisqu’il regagne du terrain, et qu’il a le sentiment aujourd’hui qu’avec l’aide occidentale, il peut gagner cette guerre et repousser totalement les Russes, il est moins enclin aux négociations", explique le directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
Cela pourrait aboutir à un cessez-le-feu de guerre lasse, par fatigue des combattants, par manque de moyens, par manque d’hommes.
Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Iris.
L’ouverture de ces pourparlers dépendra, aussi et surtout, de la volonté des Américains. "La clé est à Washington. On dit ce sont aux Ukrainiens de décider, mais c’est aussi à nous de décider jusqu’où on aide les Ukrainiens", pointe le fondateur de l'Institut Iris. Dans ce contexte, l’hypothèse d’un contexte gelé, comme ce fut le cas en Corée dans les années 1950, n’est pas non plus à exclure, à l'entendre. "Cela pourrait aboutir à un cessez-le-feu de guerre lasse, par fatigue des combattants, par manque de moyens, par manque d’homme", avance-t-il. "Dans ce cas, il faudrait revenir à la situation qui prévalait au 23 février 2022, avant l’invasion russe", ajoute-t-il.
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