VIDÉO - "Il y a des domaines dans lesquels l'IA doit être interdite", estime Thierry Breton sur LCI

Publié le 5 juin 2023 à 11h14

Source : L'Invité Politique

Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, était l’invité d’Adrien Gindre sur LCI ce lundi 5 juin.
Parmi les thèmes abordés, l’instauration d’un cadre juridique au sein de l’UE pour limiter les dérives de l’intelligence artificielle.

L'Union européenne (UE) entend devenir la première au monde à se doter d'un cadre juridique complet et obligatoire afin de limiter les dérives de l'intelligence artificielle, à travers "l'IA Act", un règlement qui vise à mieux réguler le développement de ces technologies. "On a consulté tout le monde pendant 18 mois, les 'Elon Musk', les États, les scientifiques, les prix Nobel…, explique sur LCI Thierry Breton, qui en est l'un des principaux artisans. "On l'a bâti avec une approche par risques. Aux entreprises de l’adapter, faute de quoi elles n’auront pas la possibilité de pénétrer sur le marché intérieur", souligne le commissaire européen.

"Il y a des domaines dans lesquels il n’y a aucun problème et d'autres dans lesquels l’intelligence artificielle doit être interdite", poursuit-il, interrogé sur les implants cérébraux développés par l’entreprise Neuralink d’Elon Musk. "Sur certains domaines-clés, par exemple ceux qui sont liés à la neurologie ou à la santé, soit ce sera interdit, soit ce sera extraordinairement contrôlé", assure Thierry Breton. "Quand on a inventé l’automobile, il n’y avait même pas de permis. Là, c'est pareil. Ça ne veut pas dire qu’il n’y plus d’accidents. Ça veut dire qu’on a mis des règles pour que les constructeurs sachent comment on allait utiliser ces logiciels en Europe", poursuit-il.

Ça rentrera en vigueur au troisième trimestre et ensuite on aura deux ans pour veiller à ce que toutes les entreprises l’appliquent
Thierry Breton

Le règlement vient d'être voté au Conseil européen et doit l’être au Parlement européen mi-juin. "Ça rentrera en vigueur au troisième trimestre et on aura deux ans ensuite pour veiller à ce que toutes les entreprises l’appliquent", indique Thierry Breton. À l’avant-garde pour ce qui est de la régulation, l’Union européenne reste cependant à la traîne sur le développement de ces technologies. Or, sans cela, il sera impossible de les contrôler efficacement. "Il faudra du reste avoir la capacité d’entraîner les algorithmes sur le territoire européen pour aller voir ce qui s’y passe", soutient ainsi le commissaire européen au Marché intérieur, pour qui cet "IA Act" va justement "inciter l’innovation à aller donner le meilleur".


Matthieu DELACHARLERY

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