INTERVIEW - Invité ce mercredi sur LCI, Manuel Valls s'est dit inquiet de la situation politique actuelle du pays. L'ancien Premier ministre regrette qu'aucun candidat de gauche ne se détache et se dit prêt à participer à un rassemblement républicain.
Cinq ans après, ils sont toujours sur la même longueur d'ondes. Invité sur LCI ce mercredi matin, l'ancien Premier ministre Manuel Valls s'est dit en accord avec François Hollande, estimant dans Le Parisien que "toutes les candidatures (de la gauche) sont lilliputiennes".
"La gauche s'est, d'une certaine manière, autodétruite pendant notre quinquennat, celui de François Hollande et le mien", considère Manuel Valls. "Elle n'a pas assumé ce que nous avons fait dans la lutte contre le terrorisme, en matière d'immigration et bien sûr sur le plan économique, pour soutenir la compétitivité de nos entreprises."
"Avec l'expérience et le recul qui est le mien, je suis inquiet et angoissé, non pas uniquement sur le débat droite gauche, mais sur l'état de notre démocratie. Avec une gauche qui fait moins de 30%, qui est profondément divisée, une droite qui n'a pas choisi son candidat et avec Zemmour qui est en train de l'espace national populiste qui est celui de Marine Le Pen, on voit bien que le débat est périlleux", affirme Manuel Valls. Et d'ajouter : "Notre système politique est totalement déstabilisé et laisse la porte ouverte à toutes les aventures possibles".
Selon lui, le succès que rencontre Éric Zemmour actuellement "est un miroir de nos insuffisances". "Mais son récit est dangereux pour notre pays", avertit-il. "Il ne faut pas qu'il gagne la bataille des idées." Pour redresser la France, Manuel Valls pense qu'il faudra "une alliance, une coalition, une union sacrée de toutes les forces politiques", dont une "gauche réformiste". L'ancien Premier ministre dit ainsi regarder "avec sympathie ce que tente de faire Anne Hidalgo", regrettant l'"Hidalgo bashing".
On est dans un moment trop grave pour se permettre des petits calculs ou des divisions
Manuel Valls
Pour autant, l'ex-ministre de l'Intérieur se refuse à faire de commentaire sur l'absence de soutien de François Hollande à la candidate socialiste et à sa réponse détournée à la question de son éventuelle candidature pour 2022. "Quand on a la passion de la politique, quand on a la passion de la France, on a envie de servir. On a des ambitions et c'est tout à fait normal", affirme Manuel Valls, se questionnant cependant sur la possibilité qu'il soit à nouveau candidat.
De son côté, il se dit prêt à participer à un rassemblement. L'ancien Premier ministre "trouve dommage qu'un François Hollande, qu'un Nicolas Sarkozy, qu'un Bernard Cazeneuve ou que moi-même ne puissions pas être plus utiles à notre pays. Ça manque". "Toujours Français, patriote", celui qui est parti trois ans en Espagne dit vouloir "participer, avec d'autres, à ce qu'on retrouve de la fierté d'être Français". Il pourrait travailler "toujours avec des républicains, de gauche, de droite, le Président actuel. On est dans un moment trop grave pour se permettre des petits calculs ou des divisions".
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