INTERVIEW - Invitée ce lundi au JT de TF1 après son éviction du poste de vice-présidente déléguée des Républicains, Virginie Calmels reproche à Laurent Wauquiez de donner une ligne "unique, identitaire et populiste" au parti qu'il dirige en faisant de la "vieille politique" et en utilisant des ficelles "dignes d'un Jean-Marie Le Pen".
La rupture est claire et nette. Virginie Calmels ne mâche pas ses mots pour critiquer la direction que Laurent Wauquiez a prise à la tête du parti Les Républicains (LR). Celle qui n'est désormais plus numéro deux du parti s'est montrée plus directe que jamais dans ses reproches ce lundi 18 juin 2018, au soir, sur le plateau du JT de TF1.
L'ancienne directrice générale d'Endemol Monde explique que le président des Républicains "impose à la famille de la droite une ligne unique qui est en fait identitaire et populiste. Ce n'est pas ça, la famille de la droite. Pour moi elle doit être équidistante d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, et ne pas pencher d'un côté plutôt que d'un autre".
Un tract de gros rouge qui tache, digne du Jean-Marie Le Pen d'il y a trente ans
Virginie Calmels, au JT de TF1
En ligne de mire, notamment, un tract polémique, intitulé "Pour que la France reste la France", diffusé début juin par le parti et qu'elle qualifie de "tract de gros rouge qui tache, digne du Jean-Marie Le Pen d'il y a trente ans : c'est daté, c'est vieux, c'est de la vieille politique".
Virginie Calmels assure que derrière son éviction, il n'y a pas un "problème disciplinaire" mais bien, selon elle, un "problème de ligne politique et et de vision sur l’engagement même que Laurent Wauquiez avait pris devant moi : il est venu me chercher pour faire un tandem, il a dit qu'il voulait rassembler et renouveler et que je cochais ces deux cases. Mais, depuis, il a rompu le pacte de confiance entre nous en travaillant seul, sans aucun débat préalable à toutes ses prises de position successives".
Je suis peinée pour cette famille de droite à laquelle j'appartiens
Virginie Calmels, au JT de TF1
En clair, elle accuse Laurent Wauquiez de faire cavalier seul, au mépris des différents courants cohabitant au sein des Républicains : "J'ai essayé de croire au rassemblement tel que voulu par Alain Juppé, quand il a fondé l'UMP, ou par Nicolas Sarkozy, qui a dynamisé Les Républicains. Et donc, je suis peinée aujourd'hui pour cette famille de droite à laquelle j'appartiens (...) et en train d'éclater sous nos yeux, avec le départ de Xavier Bertrand en décembre dernier, avec Valérie Pécresse qui a dû monter son propre mouvement, Libres!, et aujourd'hui avec ce qu'on appelle mon limogeage".
Se disant néanmoins "soulagée à titre personnel et heureuse de reprendre (s)a liberté de parole, (s)a liberté d'action", Virginie Calmels entend bien continuer à "porter des convictions et des valeurs (...) d'abord dans (s)on mouvement, DroiteLib, et puis à Bordeaux". Où elle est la première adjointe d'Alain Juppé.
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