IL N'A PAS RENDU LES ARMES - Jean-Marie Le Pen en a gros sur le cœur. Dans quelques jours, il passera devant le tribunal pour tenter d’obtenir l’annulation de son exclusion du FN, le parti qu’il a lui-même fondé en 1972.
À quelques heures d'un banquet de ses comités Jeanne, au secours ! – qui réunit 150 personnes – organisé à Mormant, en Seine-et-Marne, Jean-Marie Le Pen a reçu une équipe de TF1 dans sa maison de Montretout. Le fondateur du Front National n’a rien perdu de sa verve et de sa passion pour le monde politique. À 88 ans, le frontiste ne compte clairement pas raccrocher.
Des ennemis dans le milieu, il en a beaucoup, mais le frontiste s’était habitué à sa traditionnelle posture du "seul contre tous". La nouveauté depuis quelques années, c’est que l'épouvantail du "système" politique qu'il a pourfendu, a maintenant des ennemis dans son propre camp. En première ligne sa fille. Et la querelle familiale ne semble pas se tarir.
J’ai toujours la main tendue, les bras ouverts mais pour l’instant personne ne vient s’y réfugier"
Jean-Marie Le Pen
Soutenir la nouvelle n°1 du FN dans sa course à la présidence ? Cela ne l’intéresse pas. "Pour l’instant" en tout cas. "Tant que Marine le Pen n’aura pas fait l’effort de rassembler son propre camp", affirme-t-il, «"elle ne constituera pas pour moi une candidate indiscutable." Rassembler son propre camp, signifie plus clairement le réintégrer, lui redonner le poids qu’il a perdu dans son parti. La guerre d’égo n’est pas loin, mais Jean-Marie Le Pen se voit surtout comme une victime. "J’ai toujours la main tendue", assure-t-il, "les bras ouverts mais pour l’instant personne ne vient s’y réfugier."
Un constat qui semble attrister le père mais surtout l’homme politique, car il l’affirme, toute cette histoire n’est que politique. "Je n’ai pas de problèmes familiaux, ni patrimoniaux avec Marine Le Pen, ce sont des problèmes politiques qui sont de sa responsabilité exclusive" avance-t-il avant d’exploser de rire, un rire qui semble un peu amer.
Ce coup d’épée dans l’eau je l’ai quand même un peu reçu dans le cœur"
Jean-Marie Le Pen
Ce qui agace en premier lieu l’eurodéputé, c’est cette conviction que son exclusion n’a pas été un pari gagnant. Que Marine Le Pen soit aujourd’hui une sérieuse rivale face aux candidats des partis traditionnels ne semble pas le convaincre. Son exclusion, "cette prétendue dédiabolisation dont je serai l’otage semble ne pas avoir d’effets" estime –t-il. "Je ne vois pas souvent Marine Le Pen dans les médias, je ne la vois pas jouir d’un traitement particulièrement favorable, donc je crois que c’était un coup d’épée dans l’eau mais ce coup d’épée dans l’eau je l’ai quand même un peu reçu dans le cœur."
Blessé, l'animal politique n'est pourtant pas mort et il le dit, il pourrait bien tourner le dos à sa famille politique en adoubant d'autres candidats que ceux du Front national. Jean-Marie Le Pen a annoncé vouloir créer le label "Jeanne, au secours !", une étiquette délivrée aux candidats qui défendraient les valeurs de la France. Les critères ne sont pas encore clairement définis, mais ce label pourrait être décerné à des candidats de tous bords, frontistes ou pas.
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