"La haine ne gagnera pas", "honte absolue"... La classe politique indignée après la démission d'un maire menacé de mort

par C.Q
Publié le 11 mai 2023 à 14h31, mis à jour le 11 mai 2023 à 16h08

Source : JT 13h Semaine

Depuis l'annonce de sa démission, le maire de Saint-Brevin-les-Pins a reçu de nombreux messages de soutien.
Menacé par l'extrême-droite, Yannick Morez a notamment été applaudi à l'Assemblée nationale et au Parlement européen.

Après 32 ans à exercer comme médecin généraliste et 6 ans à siéger en tant que maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez a décidé de démissionner et de quitter sa ville. Depuis, de nombreux élus ont réagi avec émotion et ont apporté son soutien à cet édile, menacé et pris pour cible après le projet de déplacer un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) près d'une école maternelle.

Des applaudissements à Paris et Bruxelles

Mercredi 10 mai, la quasi-totalité de l'Assemblée nationale s'est levée en hommage au maire, suite à l'intervention du député PS, Jérôme Guedj... à l'exception du groupe RN, resté assis. "L'Assemblée nationale se lève en hommage à Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins, qui vient de démissionner après l'incendie de son domicile et des menaces de l'extrême droite. Mais les députés du Front national restent assis. La honte", a rapporté sur Twitter le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard.

Ce jeudi, c'est au Parlement européen que des élus ont tenu à soutenir publiquement Yannick Morez, à l'appel de Raphaël Glucksmann. "Il est temps de se lever. De se lever en l'honneur de Yannick Morez, de se lever pour le droit et de montrer que la haine ne gagnera pas", a asséné l'eurodéputé, poussant nombre de ses collègues à se lever et à applaudir. À gauche également, Fabien Roussel a dénoncé : "Après des menaces de mort, son domicile a été incendié. L'inaction de l'État est une honte absolue. Qu'attend-il pour agir ?". De son côté, Marine Le Pen a tweeté jeudi matin : "Les agressions et intimidations à l'égard des élus sont inadmissibles ! En politique, les désaccords politiques se règlent dans les urnes ou devant les tribunaux". 

Voilà des semaines que le maire de cette commune de Loire-Atlantique était visé par des insultes et des lettres de menaces anonymes, au moment où le projet de l'État était fortement contesté. Les intimidations à son encontre se sont concrétisées par l'incendie de son domicile, le 22 mars dernier, qui n'a pas fait de blessés et qui a donné lieu à l'ouverture d'une enquête. Lui dénonce un "manque de soutien de l'État", tandis que l'exécutif a réagi seulement après l'annonce rendue publique et qu'Elisabeth Borne a proposé au maire de le rencontrer la semaine prochaine. Dans la foulée, Emmanuel Macron lui a également communiqué "sa solidarité et celle de la Nation". 

Hormis l'émotion de la classe politique, l'association Aurore, qui gère le fameux centre d'accueil contesté, a estimé auprès de l'AFP que la démission du maire était un "signal d'alarme face à l'intolérance". Utopia 56 a, elle aussi, réagi, apportant son "respect" au maire : "Attaqué et harcelé par l’extrême-droite, l’État n’a rien fait. Nous continuerons à combattre leur violence et leur haine".


C.Q

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