Eric Ciotti a fait preuve d'un enthousiasme modéré, ce mardi, après l'annonce par le gouvernement de 238 nouvelles brigades de gendarmerie.Le patron des Républicains estime que dans le même temps, il faut ajuster la réponse pénale dans notre pays.Il déplore une baisse de l'autorité au sein de la société, qui conduit selon lui à la hausse de la délinquance.
"C'est une bonne nouvelle", a glissé ce mardi 3 octobre dans la matinale de LCI Eric Ciotti. Interrogé sur la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie, le président des Républicains et député des Alpes-Maritimes glisse d'ailleurs que cette mesure était attendue, puisqu'elle se trouvait "inscrite dans la loi d'orientation pour la sécurité", votée "en cohérence" par les élus LR à l'assemblée. Pour autant, il faudra plus que des effectifs de forces de l'ordre pour assurer la sécurité des Français, estime-t-il.
Eric Ciotti souhaite que la réponse pénale s'adapte
"Les nouveaux moyens sont toujours utiles", estime Eric Ciotti, avant d'observer que la "situation de l'insécurité n'a jamais été aussi dégradée dans notre pays". Ne faut-il pas y voir le résultat des années Sarkozy, qui avait fait diminuer le nombre de forces de l'ordre dans le pays ? "C'est beaucoup plus compliqué", tranche le patron LR : "Sous Nicolas Sarkozy, la délinquance baissait, la criminalité baissait", a-t-il certifié.
"Ce n'est pas qu'une question de forces de l'ordre", poursuit-il, "c'est une question aussi et essentiellement de réponse pénale. Ce que j'attends du président de la République, c'est qu'il accélère considérablement sa promesse non tenue de créer de nouvelles places de prisons." À l'heure actuelle, la situation carcérale de la France n'est en effet guère reluisante : "Nous avons 74.000 détenus personnes pour 60.000 places", rappelle l'élu des Alpes-Maritimes.
Pour lutter durablement contre l'insécurité et les violences, la réponse de l'État ne doit pas à ses yeux se limiter à la présence de plus d'agents en uniforme dans les rues, estime-t-il. "Il faut arrêter de penser que ce sont uniquement les gendarmes et policiers qui peuvent lutter contre la criminalité. Les gendarmes arrêtent les personnes, mais faut-il encore qu'elles soient sanctionnées et jugées. Il y a des maillons de la chaîne qui doivent être solidaires, et ça passe aussi par la responsabilité parentale."
Au-delà des questions sécuritaires, c'est une approche politique globale qu'Eric Ciotti remet en cause. Il appelle à une plus grande "autorité à l'école, dans la rue", et considère que "ce qui a été fait depuis 2012 a participé à une baisse de l'autorité, à un affaiblissement des messages de l'autorité". Une situation qu'il entend inverser, et pour laquelle il fixe un objectif clair : l'emporter en 2027. Une élection présidentielle à laquelle les Républicains devront répondre présent, insiste-t-il, et pour laquelle un certain Laurent Wauquiez commence déjà à se positionner.