VIDÉO - Référendum en Nouvelle-Calédonie : vers une large victoire du "non" à l’indépendance ?

V. F - TF1 | Reportage B. Augey, I. Zabala
Publié le 10 décembre 2021 à 14h38

Source : JT 20h Semaine

SCRUTIN - Pour la troisième fois de son histoire, la Nouvelle-Calédonie va voter dimanche pour dire si elle veut devenir indépendante. Les habitants ont déjà dit non deux fois, alors que les indépendantistes appellent au boycott.

"Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?" 185.000 électeurs calédoniens, figurant sur une liste électorale spéciale, sont appelés dimanche pour la troisième et dernière fois à répondre à cette question. Lors des deux précédents votes, le non à l'indépendance l'avait emporté. 

Levay Roy, agriculteur, fait partie de ceux qui milite pour rester Français. "C'est une partie de nous", dit-il dans le reportage du JT de 20H en tête de cet article. Il est ce qu'on appelle dans la région un Caldoche, c'est-à-dire un descendant de Calédoniens arrivés de métropole. Que craint-il en cas d'indépendance ? "Tout", répond-il sans ambages, citant par exemple l'éducation qui est payée par la France. "La France, pour nous, c'est notre filet anti-chute", ajoute-t-il. 

Les opposants à l'indépendance craignent aussi que la Nouvelle-Calédonie subisse l'influence chinoise dans la région. "On voit bien que la Chine est arrivée dans un certain nombre de pays insulaires de la zone. Il y a une forme de colonisation économique qui s'installe", explique Sonia Backès, présidente des Républicains Calédoniens. Selon elle, un archipel de 270.000 habitants indépendant serait affaibli. 

"Le peuple Kanak est en deuil"

Mais le non à l'indépendance a de grandes chances de l'emporter largement. Car ce dernier scrutin du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998) est boudé par les indépendantistes. Ils en ont, en vain, demandé le report en raison de l'épidémie de Covid-19 qui, selon eux, "empêche de mener une campagne équitable", et appellent leurs partisans à ne pas aller voter. "On sort juste du confinement, le peuple Kanak est en deuil et la coutume chez nous, c'est une année de deuil. On n'est pas prêt encore à recevoir des messages politiques", avance Jérémie Inghame, militant UC-FLNKS. 

Même son de cloche chez certains habitants interrogés sur le marché de Nouméa par le JT de 13H (voir vidéo ci-dessous) : "Je ne vote pas dimanche. Ma famille est endeuillée et on a quand même ce temps de recueillement", lance par exemple l'un d'eux.

Vote sur l'indépendance : J-3 en Nouvelle-CalédonieSource : JT 13h Semaine

Les indépendantistes comptent contester la légitimité du résultat et rêvent toujours d'indépendance, comme les membres de la tribu d'Azareu, qui vivent à 200 km de Nouméa. "On veut vivre ensemble au niveau du pays avec les autres communautés, mais il faut qu'on se le dise à un moment donné, que nous sommes le peuple accueillant. Mais on veut nous diluer dans la masse pour qu'on n'existe plus", interpelle Roberto Miko, militant FLNKS.

Face aux critiques sur leurs projets, ils assurent vouloir garder des partenariats avec la France qui, elle aussi, regarde ses intérêts sur ce territoire. Il lui offre une présence militaire et économique au sein d'une zone très convoitée dans le Pacifique.


V. F - TF1 | Reportage B. Augey, I. Zabala

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