Le gouvernement a finalement décidé de rebrousser chemin.L'interdiction généralisée d'installation du chauffage au gaz, d'ici à 2026, un temps évoquée par le ministère de la Transition énergétique au mois de juin 2023, n'aura pas lieu.Explications de François Lenglet.
En France, le gouvernement a renoncé à interdire les chaudières à gaz, alors qu’il l’avait envisagé. Des voix s’élèvent – ce week-end, celle d’Edouard Philippe, ancien Premier ministre - pour demander qu’on ré-autorise la location des logements dits "passoires thermiques", afin de calmer la crise du logement. Au Royaume-Uni, le premier ministre retarde à 2035 l’interdiction à la vente des voitures thermiques, pour protéger le pouvoir d’achat.
Si le vent tourne, c’est parce que la transition commence à faire mal. Elle a fait doubler le prix des voitures. Elle a raréfié les logements à louer, - 38% cette année selon la FNAIM. Elle bouleverse l’agriculture, la construction, l’énergie, avec à chaque fois plus de normes et plus de coûts. Nos dirigeants craignent donc un effet boomerang, comme il s’est produit en Allemagne ou aux Pays-Bas. Deux pays où l’extrême-droite a pris la tête d’une fronde anti-climat. Avec un argument choc : décarboner l’Europe, déjà en avance, alors que les Chinois ouvrent deux centrales à charbon par semaine, c’est un peu comme mettre de la crème solaire pour aller en vacances à Tchernobyl.
Derrière ces controverses, il y a toutefois une bonne nouvelle : si la transition écologique autant de critiques, c’est parce qu’elle a vraiment commencé.