VIDÉO - Migrants à bord de l'Ocean Viking : Beaune appelle l'Italie à "respecter les accords européens"

Publié le 10 novembre 2022 à 10h30, mis à jour le 10 novembre 2022 à 16h12
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Source : L'Invité Politique

Invité sur LCI ce jeudi matin, Clément Beaune a critiqué le choix de l'Italie de refuser l'Ocean Viking.
Pour le ministre délégué chargé des Transports, on "ne peut pas laisser tomber ces migrants, ces familles".
Le ministre a toutefois refusé d'indiquer ce qu'allait faire la France dans ce dossier.

C'est un dossier qui met mal à l'aise le gouvernement. Et c'est d'autant plus vrai pour son aile gauche. Invité de LCI ce jeudi 10 novembre, Clément Beaune était sur une ligne de crête. Interrogé sur le sort réservé à l'Ocean Viking, ce bateau humanitaire rejeté par l'Italie qui accueille à son bord 234 migrants, le ministre délégué chargé des Transports était partagé entre un appel à "l'humanité la plus élémentaire" et de multiples rappels sur la "responsabilité" italienne. De quoi faire transparaitre le malaise de l'exécutif dans ce dossier. 

Un bras de fer entre responsabilité et humanité

"La première pensée que l'on doit avoir, c'est pour les migrants qui sont à bord, parfois depuis plusieurs jours", a lancé l'invité de LCI en guise d'introduction. Une "situation humanitaire extrêmement préoccupante", comme il l'a décrite, qui fait écho à l'alerte de la Commission européenne. Hier soir, Bruxelles a demandé un "débarquement immédiat" des migrants au bord de ce navire, qui font l'objet d'un réel bras de fer entre Rome et Paris, afin d'éviter une "tragédie humanitaire". Un appel auquel la France n'a pas encore répondu. Car l'argument avancé est toujours le même. "C'est une responsabilité italienne", comme l'a à nouveau souligné Clément Beaune.

 

Un point sur lequel il a insisté à de nombreuses reprises. Non pas "parce qu'on veut se débarrasser d'une situation difficile, mais parce que nous avons eu des accords européens ces dernières années, très difficilement construits". Sur le plateau de LCI, l'élu parisien a voulu rappeler que la France avait acté, avec ses partenaires européens, "un principe très clair" en la matière. "On doit débarquer les personnes en difficulté au port sûr le plus proche" afin que le bateau ne "dérive pas pendant quatre ou cinq jours en mer". "Et ensuite, il y a une répartition avec de la solidarité." Un principe "humanitaire" que l'ancien ministre délégué chargé de l'Europe a appelé à suivre "quel que soit le gouvernement" en Italie. "On ne peut pas remettre en cause ce principe européen", a martelé celui qui était chargé de ces questions pendant deux ans. 

Pour rappel, le gouvernement italien d'extrême droite a autorisé deux navires humanitaires à accoster en Sicile ce week-end, mais seuls les migrants les plus vulnérables - essentiellement des femmes et des enfants - ont été autorisés à débarquer dans un premier temps. Face à la pression des ONG alertant sur les conditions d'hygiène à bord, les autres passagers ont finalement été débarqués mardi soir. Un autre navire, le Rise Above, a lui débarqué la totalité de ses 89 rescapés en Calabre mardi. Un réel tri des migrants, que reconnaît Rome. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a confirmé mercredi que celui-ci avait pour but de forcer l'Europe à aider davantage l'Italie.

Un chantage qui ne plait pas à Paris. Au micro de LCI, Clément Beaune a lancé un avertissement à destination de notre voisin : "L'Italie, si elle remettait en cause la solidarité européenne de manière générale, ce serait une très mauvaise décision." 

Ocean Viking : vives tensions entre Paris et RomeSource : TF1 Info

Mais si Clément Beaune a très clairement insisté sur la responsabilité italienne, il n'a pas su préciser sur LCI ce qu'il en était de celle de Paris. Car depuis ce matin, l'Ocean Viking se rapproche de la Corse et des eaux françaises. Alors, la France pourra-t-elle débarquer ce navire humanitaire ? Interpellé sur la question, le ministre a rétorqué que le gouvernement "verra dans les prochaines heures les décisions qu'il convient de prendre". Quant à la rumeur selon laquelle Emmanuel Macron aurait d'ores et déjà pris la décision d'ouvrir le port de Marseille à l'ONG SOS Méditerranée, le ministre a répondu ne pas avoir "connaissance de cette information". "Je ne crois pas que ce soit le cas", a-t-il toutefois précisé. Et de conclure par une phrase mêlant encore une fois coopération européenne et appel à l'humanité. "On doit trouver cette solution, dans le respect et nos accords européens et dans l'humanité la plus élémentaire", a-t-il lancé en guise de résumé. 


Felicia SIDERIS

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