Affaire des "écoutes" : Nicolas Sarkozy condamné en appel

VIDÉO - Nicolas Sarkozy sur TF1 : ce qu'il faut retenir de son interview au 20H

Publié le 24 août 2023 à 0h05, mis à jour le 24 août 2023 à 10h35

Source : TF1 Info

Nicolas Sarkozy était l'invité du JT de 20H ce mercredi à l'occasion de la publication de son nouveau livre "Le Temps des combats".
Au cours de cette interview, l'ancien président de la République a abordé les grands thèmes d’actualité.

Hasard du calendrier, alors que Nicolas Sarkozy était l’invité du JT de 20h de TF1 ce mercredi 23 août, on apprenait quelques minutes plus tôt le crash d’un avion en Russie, dans lequel le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, a trouvé la mort. Difficile dans ces conditions de ne pas aborder en tout premier lieu avec l'ancien président de la République la situation en Ukraine. Notamment après ses propos plaidant pour un État "neutre" et un référendum censé "entériner" l'annexion de la Crimée qui lui ont valu des critiques en rafales de politiques et d'experts. 

"J'ai voulu montrer aux Français que rien ne change et la question des rapports entre l'Europe et la Russie dure depuis des siècles et occupera nombre de nos successeurs", s'est-il défendu. Et d'ajouter : "J’ai été confronté à Poutine très frontalement lorsqu’il a fait l’outrage d’envahir la Géorgie. Nous avions eu huit heures de discussions extrêmement violentes et il a retiré les chars, donc je sais qu’il était coupable en Géorgie et qu’il est coupable aujourd'hui en Ukraine. Mais il y a deux façons de gagner une guerre : soit vous anéantissez l’adversaire, soit vous discutez avec lui et vous trouvez un compromis", a-t-il encore argumenté. 

Comment aider l’Ukraine ? "Je dis arrêtez de parler d'acheter des avions, des munitions, des chars, il faut trouver une solution qui préserve les intérêts de l'Ukraine", a fustigé Nicolas Sarkozy, qui appelle "à discuter", tout en rappelant que l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan "aggravera la situation". Et si l'ex-président affirme que le dirigeant russe "a commis une grave faute", il se refuse à parler de crime de guerre, "le monde et l’Europe dansant", selon son analyse, "au bord d’un volcan". 

Sécurité et immigration

Puis est venue la question de la sécurité en France, notamment après la fusillade dans laquelle un enfant de 10 ans a été tué lundi à Nîmes. Lors de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait baissé le nombre de policiers et de gendarmes, moins 13.000 en cinq ans, assène Gilles Bouleau. "Il fallait réduire les dépenses de l'État", rappelle-t-il, précisant que "la sécurité n’est pas une question d’effectifs, c’est une question d’autorité". L'ex-président a par ailleurs dénoncé ceux qui mettent sur le même plan les violences commises par des délinquants et les violences policières, un "vocabulaire faux", selon lui. "S'il y a une bavure, il faut la sanctionner", dit-il, tout en précisant qu'il est normal "que la police utilise la force lorsqu'elle est attaquée". "C'est ce qu'on appelle l'autorité", a-t-il ajouté. 

Au sujet de l’immigration, l’ancien chef de l’État a estimé que "la crise migratoire n'a pas commencé" et que "le pire est à venir parce que l'Europe est en déclin démographique". Pour Nicolas Sarkozy, il est nécessaire de "renforcer les liens avec l’Afrique" et "d'installer de toute urgence des centres de traitement des demandes d’asile" dans les pays africains. "Et tout étranger qui aura franchi la Méditerranée sans un dossier en ordre sera renvoyé chez lui", dit-il.

Quel regard sur Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ?

Sur un plan plus politique, Nicolas Sarkozy a ensuite justifié son vote pour Emmanuel Macron en 2022. "J'ai voté pour lui et si c'était à refaire, je le referais", tout en nuançant : "Sans enthousiasme sur son projet". "Il y avait un choix à faire et pour moi, il était le rempart face à l'extrême gauche et face à l'extrême droite", a-t-il poursuivi, précisant : "Est-ce à dire qu'on est d’accord sur tout ? Non. Il a ses convictions, mais j’ai estimé que c’était l’intérêt de la France".

Interrogé également sur le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qu'il adoube pour la présidentielle de 2027 dans son dernier livre, "Le temps des combats" (Éditions Fayard), l'ex-président a répondu : "C'est quelqu'un que j'aime beaucoup, qui a été avec moi d'une grande fidélité. J'apprécie ses origines modestes, j'apprécie le fait qu'il n'est pas formaté comme tant d'autres par les grandes écoles". "Après, est-ce qu'il sera un jour candidat ? C'est lui qui en décidera. Est-ce qu'il sera un jour élu ? Mon Dieu, c'est encore dans si longtemps. D'ici là, il y a encore quatre ans. Essayons de voir avec le président de la République actuel ce qu'il est possible de faire", a-t-il souligné, non sans malice. 

Le Rassemblement national

Quant à Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy a estimé que le "seul rempart efficace" contre elle en 2027 serait un "candidat de la droite républicaine" capable de "fédérer les éléments de la droite qui sont dans la majorité d'Emmanuel Macron et les éléments de la droite qui sont dans l'opposition. Sans unité entre ces deux camps, rien ne sera possible", a-t-il déclaré, ajoutant : "Il faudra créer les conditions de ce rassemblement".

Il a par ailleurs jugé "insupportable" le procès en illégitimité intenté selon lui à la leader du Rassemblement national. "Un parti qui présente des candidats aux élections et qui a un groupe parlementaire d'une centaine de députés, comment peut-on dire qu'ils ne sont pas Républicains ? Et je n'aime pas ce procès systématique en extrême droite, ces leçons de morale", a-t-il avancé. Pour autant, a-t-il dit, "je ne suis pas pour Mme Le Pen parce que je pense qu'elle n'a pas l'expérience, elle n'a pas l'équipe et qu'elle n'a pas le projet. Son projet économique est détestable. C'est le projet de la gauche d'il y a trente ans. (...) Jamais, je ne voterai pour elle".

Reste le sujet des affaires et le procès Bygmalion à l'automne prochain. "D'abord, je veux dire aux Français que j'ai toujours assumé mes responsabilités. Je suis l'homme qui a été le plus inspecté, étudié, contrôlé. Rien. Vous m'entendez ? Rien de probant n'a été trouvé contre moi. Ça m'a fait perdre les élections, ça ne me fera pas perdre mon honneur. Et s'il faut aller devant la Cour européenne des droits de l'homme pour faire triompher la vérité, j'irai. C'est une question de ténacité et je n'en manque pas", a lancé Nicolas Sarkozy. 

Et de poursuivre : "Je suis un justiciable qui n'est pas au-dessus des lois, mais qui n'est pas en dessous (...) Rien n'a été trouvé. Donc, je me bats. C'est un long chemin, c'est une épreuve. Je ne me plains pas, mais permettez-moi de vous dire, je ne baisserai pas la tête pour des choses que je n'ai pas commises. Je n'ai jamais trahi la confiance des Français", a-t-il conclu. 


Virginie FAUROUX

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