Alors que la rentrée scolaire approche, le gouvernement multiplie les communications sur la thématique de l'école.Le ministre de l'Éducation nationale sera notamment l'invité du 20H de TF1 ce dimanche soir.Pour quelles raisons l'éducation est la priorité de l'exécutif en cette rentrée ?
Parler éducation au moment de la rentrée, rien de plus logique. Mais en cette rentrée 2023, le gouvernement a tout particulièrement choisi de mettre le paquet sur l'école. Le nouveau ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a rencontré les recteurs ce jeudi, il sera l'invité du 20H de TF1 ce dimanche pour annoncer plusieurs décisions du gouvernement, et tiendra sa conférence de presse de rentrée lundi prochain. Jeudi, c'est le président de la République qui a longuement développé sa vision et ses envies pour l'école dans un entretien au Point. Emmanuel Macron assume même d'en faire son "domaine réservé".
L'éducation, le pré carré de Macron
"Compte tenu des enjeux, l'éducation fait partie du domaine réservé du président", martèle le chef de l'Etat dans les colonnes de l'hebdomadaire. "Il y a une très grande continuité depuis 2017. Pourquoi je parle autant d'école ? Parce que c'est le cœur de la bataille que l'on doit mener, parce que c'est à partir de là que nous rebâtirons la France. (…) L'école, c'est la transmission des savoirs, de l'esprit critique, et des valeurs. Il s'agit de faire des républicains, comme disait Fernand Buisson. Notre pays est devenu une nation par la langue et par l'Etat. Cette refondation de la nation passe par l'école et la connaissance", explicite Emmanuel Macron. Il voit dans l'éducation le remède aux maux de la société. Il estime par exemple qu'elle peut parer la "décivilisation" qu'il a vu à l'œuvre dans les agressions envers les élus ou lors des violences urbaines suite à la mort de Nahel après un contrôle policier.
L'école, lieu d'autorité
Le chef de l'Etat liste dans cet entretien au Point certains des grands chantiers qu'il a déjà menés et qu'il poursuivra : revalorisation des salaires des enseignants, poursuite du dédoublement des classes en grande section, CP et CE1, instauration d'une demi-heure de sport obligatoire chaque jour ou encore autonomie plus grande des établissements. Il veut redonner à l'école de l'autorité, rendre le temps de présence des élèves en classe plus important, particulièrement pour ceux en difficulté, en avançant le retour en classe à la fin août, et donner plus de sens et de cohérence aux programmes (en enseignant l'histoire de façon chronologique, dit-il, même si c'est déjà le cas).
Jeudi, face aux recteurs de l'école réunis à la Sorbonne à Paris, Gabriel Attal a confirmé que la France avait besoin "d'un choc des savoirs", qu'il souhaite décliner dès cette année via "la formation des maîtres, l'expérimentation de l'ouverture de collèges de 8h à 18h dans chaque académie ou encore la réintroduction en 1ère des mathématiques au sein du tronc commun". Surtout, il a parlé de laïcité, dont il leur fera "part de façon formelle et dans les tous prochains jours de la conduite à tenir pour la rentrée en la matière". "Nous allons devoir être fermes en la matière", a-t-il prévenu.
"Notre école est testée. Ces derniers mois, les tenues religieuses comme les abayas ou les qamis ont fait leur apparition dans certains établissements. La fermeté de la réponse de l'école est mise à l'épreuve par ces nouveaux phénomènes, face aux coups de boutoir, face aux attaques, face aux tentatives de déstabilisation. Nous devons faire bloc. Et nous allons faire bloc", a affirmé Gabriel Attal, qui pourrait se prononcer en faveur de l'interdiction du port de ces vêtements dans les établissements.
Des mesures pour préserver la laïcité
Selon une note des services de l'Etat consultée par l'AFP, les atteintes à la laïcité ont augmenté de 120% entre l'année scolaire 2022/2023 et 2021/2022. Le port de signes et tenues, qui représentent la majorité des atteintes, a lui augmenté de plus de 150% tout au long de la dernière année scolaire.
Aussi, le gouvernement a fait de la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement l'une de ses priorités de la rentrée, comme annoncé après le suicide de Lindsay, 13 ans, en mai dernier. Depuis sa nomination, Gabriel Attal a pris deux décrets pour y répondre de façon plus efficace : le premier permet de changer d’école d'un élève responsable de harcèlement plutôt que d’imposer ce changement à celui qui en est victime, le second de prononcer des sanctions disciplinaires à l'encontre d'un élève à l’origine de cyberharcèlement à l’endroit d’un élève d’un autre établissement.
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