Pourquoi Emmanuel Macron a-t-il choisi Saint-Cirq-Lapopie pour débuter son tour de France ?

Publié le 2 juin 2021 à 13h19

Source : TF1 Info

DÉPLACEMENT - Comme il l'avait annoncé fin avril, Emmanuel Macron "reprend son bâton de pèlerin" ce mercredi pour aller "prendre le pouls du pays". Le chef de l'État commence sa tournée par le petit village de Saint-Cirq-Lapopie, dans le Lot. Un lieu symbolique où il s'est rendu à deux reprises depuis 2016.

L'épidémie ralentit, l'étau sanitaire se desserre : comme il l'avait espéré fin avril, Emmanuel Macron va pouvoir saisir l'occasion de l'embellie sur le front du Covid-19 pour lancer son "tour de France", une série d'une dizaine de déplacements prévus d'ici à l'été pour "prendre le pouls" des Français et de leurs élus locaux après 15 mois de crise sanitaire, économique et sociale. 

Pour inaugurer cette série de déplacements, le président de la République commence mercredi et jeudi par une tournée en immersion dans le Lot. Plus précisément, il doit se rendre à Saint-Cirq-Lapopie (198 habitants), puis à Martel (1600 habitants) -le village de l'animateur Patrick Sébastien -, ainsi qu'à la préfecture de Cahors. 

"Ruralité heureuse"

Pourquoi Saint-Cirq-Lapopie ? "J’aime particulièrement le Lot, Figeac, Cahors", expliquait Emmanuel Macron la semaine dernière au magazine Zadig. "On y trouve une forme de ruralité heureuse. Je pense à Saint-Cirq-Lapopie. Ce sont des lieux qui permettent de comprendre ce qui est accepté en France et ce qui ne l’est pas. Ils synthétisent beaucoup d’histoire." 

Le choix de Saint-Cirq-Lapopie, commune rurale classée parmi les plus beaux sites de France, élu "village préféré des Français" en 2017, est tout sauf anodin. En août 2016, Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, s'y était rendu dans un cadre privé en compagnie de son épouse, Brigitte. Il avait été accueilli par l'ex-sénateur PS et maire du village, Gérard Miquel. À ce moment charnière de la vie politique d'Emmanuel Macron - il s'apprêtait à quitter le gouvernement pour lancer sa campagne présidentielle -, cet agriculteur de profession avait fait partie de ses premiers soutiens de gauche au Sénat, dès le printemps 2016, et il avait parrainé sa candidature à l'Élysée.

Le nom du petit village était d'ailleurs cité en exemple dans Révolution, l'ouvrage écrit par Emmanuel Macron en 2016, pour marquer son attachement aux "territoires", un mantra pour l'actuel président, auquel il était reproché par ses opposants de n'avoir aucun ancrage politique, n'ayant jamais été élu local. Mais également pour y valoriser une forme de "ruralité moderne", comme il le formulait durant sa campagne. 

Une bouée en période de crise

Saint-Cirq-Lapopie, village de cœur du poète André Breton, est devenu un discret fil rouge du quinquennat d'Emmanuel Macron, à qui les habitants ont accordé 77,92% des suffrages au second tour de la présidentielle. En décembre 2017, c'est à la préfecture du Lot, à 25 km de là, qu'il avait organisé une Conférence nationale des territoires pour tenter de renouer le dialogue, fortement brouillé, avec les élus locaux. 

Au plus fort de la crise des Gilets jaunes, alors qu'il tentait de trouver une réponse au mouvement social, le chef de l'État s'était à nouveau rendu à Saint-Cirq-Lapopie en janvier 2019. Le voyage, là encore d'ordre privé, coïncidait alors avec le lancement du "Grand débat national", à l'occasion duquel il devait multiplier les déplacements dans les régions pour débattre, de longues heures durant, avec les Français. 

Le chef de l'État avait alors dîné chez Gérard Miquel, avant de passer la nuit dans un hôtel du village. "Emmanuel Macron veut entendre ce que le pays a à dire, ses idées, ses projets, puis engager les réformes et les changements nécessaires dans l’intérêt de la France", vantait, auprès de La Dépêche, Gérard Miquel, présent là encore pour le soutenir. Juste retour, Emmanuel Macron lui avait remis à l'occasion la Légion d'honneur. 

Pas étonnant, donc, que le chef de l'État y démarre un tour de France dont l'objectif, comme il l'avait indiqué fin avril, est d'ouvrir "une grande concertation" avec les élus et les "forces vives" du pays, autour de la relance économique et de la simplification administrative. 


Vincent MICHELON

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