BRAS DE FER - Le président socialiste du Département de la Seine-Saint-Denis défend sur LCI la pétition qu'il a lancée jeudi pour faire interdire le meeting du polémiste d'extrême droite prévu dimanche à Villepinte, accusant le groupe Viparis qui gère le site d'"hypocrisie".
Alors que plusieurs syndicats, dont la CGT et Solidaires, appellent à manifester dimanche à 13h à Paris "pour faire taire" Éric Zemmour, qui s'est déclaré mardi candidat à la présidentielle, certains élus montent aussi au créneau pour tenter de déstabiliser la campagne du polémiste d'extrême droite.
Parmi eux le président socialiste du département de la Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, qui a annoncé jeudi sur Twitter lancer une pétition pour interdire le meeting d'Éric Zemmour prévu ce dimanche au Parc des Expositions de Villepinte. Après avoir envisagé de le tenir à Paris, le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour a finalement déporté l'événement à Villepinte.
"Je n'accepte pas la banalisation de ses idées dans mon pays", affirme sur LCI le porte-parole d'Anne Hidalgo, dans la vidéo en tête d'article, déclarant qu'Éric Zemmour est un "multi-condamné de la haine raciale".
PÉTITION Le groupe @ViparisOfficiel accueille dimanche en #SeineSaintDenis E. Zemmour, condamné pour incitation à la haine raciale. Ce groupe a signé en 2009 une charte pour promouvoir... "la non-discrimination". Dénonçons cette hypocrisie. Signons ! 👇 https://t.co/jVnaxNzlVI — Stéphane Troussel (@StephanTroussel) December 2, 2021
Le polémiste a en effet cumulé en une dizaine d'années une quinzaine de poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné à deux reprises pour provocation à la haine et plusieurs décisions de justice sont attendues en 2022. "Dans le droit français, le racisme la xénophobie, l'antisémitisme, le révisionnisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits", a martelé l'élu de Seine-Saint-Denis.
"À un moment donné, les contradictions et l'hypocrisie, ça suffit"
Stéphane Roussel appelle ainsi le groupe Viparis, propriétaire du parc des expositions de Villepinte, à annuler la venue du candidat. "Il y a une contradiction à avoir signé en 2009 une charte qui promeut la diversité culturelle, ethnique et sociale, qui s'engage contre les discriminations sous toutes ses formes, et accueillir ce polémiste raciste, candidat d'extrême-droite à l'élection présidentielle", a-t-il argué sur LCI.
Il a notamment souligné le fait que le groupe Viparis gère également le Parc des Expositions Paris Le Bourget, où les journalistes seront accueillis lors des Jeux Olympiques de Paris en 2024, qui portent quant à eux "des valeurs d'ouverture et de fraternité" à ses yeux. "À un moment donné, les contradictions et l'hypocrisie, ça suffit", a-t-il lancé.
Et de déclarer : "On ne peut pas séparer les enjeux économiques, le business, et les enjeux de notre société". L'élu, qui défend son "droit de citoyen" tout en reconnaissant "ne pas avoir de pouvoir particulier pour interdire ce meeting", a affirmé qu'il emploiera la même méthode "avec toutes les entreprises de Seine-Saint-Denis qui par leur responsabilité, concourent à la banalisation de ces idées".
"Des messages de haine, des insultes et des menaces physiques"
Le président du département francilien a par ailleurs balayé d'un revers de main les critiques affirmant que l'interdiction de tels meetings ne pouvait que renforcer la puissance de l'extrême-droite, en alimentant son processus de victimisation. "Cela fait 30 ans que j'entends ce discours" au sujet du camp Le Pen et aujourd'hui d'Éric Zemmour, a-t-il affirmé, "mais cela fait 30 ans qu'il y a dans notre pays la banalisation des idées d'extrême-droite".
Une banalisation dont il assure "en mesurer les dégâts au quotidien", citant notamment une étude Harris récente selon laquelle 6 habitants sur 10 de Seine-Saint-Denis se sont déjà sentis discriminés au cours des cinq dernières années, au sujet de l'emploi, du logement ou des loisirs.
Il a affirmé par ailleurs recevoir des "messages de haine, des insultes et des menaces physiques de la part des partisans d'Éric Zemmour" depuis l'annonce de la mise en ligne de sa pétition, avec des messages comme notamment "on va te crever", a-t-il déclaré. "Ça ne m'impressionne pas, (...) tous ces gens se cachent derrière des pseudos", a-t-il affirmé, en assurant vouloir poursuivre son action.
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